Que faut-il boire et manger quand il fait froid ?
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Selon une idée largement partagée, il conviendrait de manger davantage et plus riche en hiver, en particulier lorsque le thermomètre dégringole sous zéro. Place aux plats mijotés, aux mets roboratifs comme la raclette, la choucroute, les potées de légumes avec saucisse, le pot-au-feu, la tartiflette ou encore la blanquette de veau.
Mais faut-il nécessairement manger pour quatre alors qu’il fait froid dehors ? Brûle-t-on davantage de calories en hiver qu’en été ? Notre alimentation doit-elle être riche en graisses pour que nous puissions résister aux frimas ? Le point.
Un autre temps
Le principe d'une alimentation (très) enrichie en hiver date d'une époque lointaine, marquée par l'absence de confort moderne (chauffage central, voiture, transports en commun...) et la nécessité pour beaucoup d'effectuer un travail pénible en extérieur quelles que soient les conditions climatiques.
Aujourd'hui, pour la plupart d'entre nous, qu’il fasse glacial ou caniculaire, la dépense énergétique quotidienne globale reste plus ou moins la même. Il n'est dès lors pas nécessaire de compenser par un apport supplémentaire de calories.
A une exception près : les activités professionnelles ou sportives qui exigent une importante dépense physique consommeront davantage d'énergie. Ceci est vrai en été, mais encore davantage en hiver. Dans cette situation, un surplus nutritionnel est indiqué.
S'armer dès le matin
Le petit déjeuner sera composé d'une tasse de lait chaud enrichie d'une cuillerée à soupe de miel ou d'un bol de chocolat chaud ou encore d'un thé au lait. Côté fibres : pain complet avec du jambon maigre, du fromage ou de la confiture. Pour ceux qui n’aiment pas les tartines : un bol de muesli, des céréales avec des fruits frais ou des flocons d’avoine. Terminez ce premier repas de la journée par un fruit et un yaourt.
Comme en-cas pour la journée, quelques fruits secs ou une barre de céréales suffiront amplement.
De fait, il serait absurde de transposer le régime montagnard à la vie citadine. Sauf si votre appétit matinal le veut ainsi, bien entendu.
Bien choisir ses calories
Quand bien même la dépense énergétique serait (légèrement) supérieure en hiver par rapport à l'été, ce n’est certainement pas une raison pour se goinfrer d'aliments riches en graisses.
Où trouver ce petit plus en calories ? Dans des aliments sains, variés, qui fournissent beaucoup de fibres, de vitamines et d'antioxydants.
Suggestions
• Une tranche de pain supplémentaire par jour.
• Démarrer le repas du midi et du soir par un bol de potage (qui réchauffe et revigore).
• Une double ration de légumes, de riz ou de pommes de terre vapeur.
Des légumes de saison
Il convient donc de s'alimenter de manière équilibrée.
Il est bon de privilégier les fruits et les légumes de saison. Les tomates et les laitues sont souvent hors de prix en hiver et peu goûteuses. On les réservera pour l'été et on leur préférera les choux, les chicons, les navets, les salsifis, etc.
A propos des choux (de Bruxelles, rouges, blancs, verts, crus ou cuits), ils sont riches en fibres, en vitamines et en minéraux, ce qui est particulièrement bénéfique pour la santé.
Les potées de légumes ou les fameux « stoemps » seront appréciés ; sachant par ailleurs, et même s'ils ne sont pas indispensables en termes nutritionnels, qu'il est évident que nous sommes davantage disposés à savourer les plats roboratifs en hiver qu'en été.
Alléger les plats lourds
Voici quelques idées pour revisiter les préparations traditionnelles en hiver.
• Pour la raclette, préférez un fromage à raclette light ou encore du Merzer. Côté charcuterie, privilégiez le lard maigre, la viande des Grisons, de la coppa, des tranches de bresaola ou encore du bacon fumé light.
• Pour la choucroute, le chou blanc mariné ne posera pas de problèmes sur le plan calorique. En lieu et place du jambonneau, du travers de porc, des saucisses de Francfort ou de Morteau, très gras et très caloriques, ajoutez quelques tranches de porc fumé ou kassler, des saucisses de poulet nettement moins grasses et faites l’impasse sur le lard sauf s’il est maigre. Evitez de déguster la choucroute avec une purée bien onctueuse préparée à base de lait, de beurre et d'œufs et optez plutôt pour la version alsacienne servie avec de la moutarde et des pommes de terre vapeur.
• Pour la tartiflette, incorporez des lardons maigres et une crème light ; avec la main légère sur le fromage, que vous choisirez de préférence le plus allégé possible en matières grasses.
• Pour la soupe : des potages avec des légumes cuits à l’eau ou à la casserole à pression (passés ensuite au mixer ou pas) sans ajout de crème ni de vermicelles, de croûtons, de fromage ou encore de lardons comme c’est souvent le cas dans la soupe à l’oignon ou le potage Saint-Germain (pois cassés).
• Pour les stoemps, ne versez pas la sauce de viande comme celle du lard ou des côtelettes dans le classique petit cratère creusé au centre de son monticule de purée.
• Pour la carbonnade flamande, choisissez des carrés de viande tendre et sans trop de graisse. Attention à la bière, les spéculoos et le pain d’épices ajouté à la sauce.
• Pour le bœuf bourguignon : ici aussi une viande en dés sans trop de graisse et ne forcez pas sur le vin ou l’ajout de beurre en cours de cuisson. Servez avec des pommes de terre vapeur et non avec des croquettes ou des frites, nettement plus caloriques.
• Pour les gratins, préférez un fromage allégé en matières grasses à un mélange de râpé « spécial gratin » à base (entre autres) de gorgonzola. Une crème light plutôt qu'une sauce béchamel ou hollandaise. Evitez l’ajout d’œuf et/ou de lardons. Idem pour les tourtes et les quiches.