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Les puces du chien et du chat
dossier
Minuscules bestioles, mais grands effets : les puces sont non seulement particulièrement désagréables pour nos compagnons, mais risquent aussi de provoquer des affections sérieuses.
Aucun chien, aucun chat n’est à l’abri de ce parasite, qui colonise son hôte pour se nourrir de son sang. L’infestation peut être relativement discrète, ou se développer massivement. Et se débarrasser des puces n’est pas une mince affaire.
La puce, c’est quoi ?
Un insecte long de quelques millimètres (entre deux et six), dont on recense près de trois mille espèces. Seules certaines d’entre elles infestent nos chiens et nos chats.
Trouver des puces sur nos animaux de compagnie n’est pas « normal » : ce sont des parasites assoiffés du sang de leur hôte, particulièrement coriaces et qui se multiplient à un rythme effréné. Une seule puce peut provoquer de véritables ravages, pour l’animal comme dans son lieu de vie (le domicile de son maître…).
La transmission se produit de proche en proche (d’un animal à l’autre) ou au contact d’objets où la puce a trouvé refuge (panier, coussin, canapé…). Et pas seulement la puce adulte : les larves et les nymphes craignent la lumière et se réfugient dans les moindres recoins. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles il est particulièrement difficile de les éliminer une fois pour toutes.
Quels problèmes cause-t-elle ?
1° - Les problèmes cutanés
Les puces se déplacent, chatouillent, démangent. Et comme elles se reproduisent vite et en grand nombre (une puce pond jusqu’à 50 œufs par jour pendant trois semaines), le phénomène gagne considérablement en ampleur au fil du temps. Repérer la présence de puces n’est pas forcément une tâche aisée. L’indice le plus probant consiste en la détection de leurs déjections : des petites crottes noirâtres (du sang séché), localisées à la base du poil.
Lorsqu’elle se nourrit, la puce injecte de la salive anticoagulante, afin de faciliter son repas. Le problème, c’est que cette salive est allergisante et dès lors à l’origine d’irritations cutanées potentiellement sévères chez les hôtes sensibles : une seule piqûre peut suffire !
L’animal se gratte vivement, se mordille, se lèche avec insistance, s’arrache le poil ; avec suintement, pelade, croûtes, eczéma… Des boutons rouges peuvent apparaître sur le crâne, des ulcères attaquent les lèvres : un véritable cauchemar. Au demeurant, ces réactions allergiques sont susceptibles de perdurer, même lorsque les puces ont été éliminées.
2° - Les problèmes infectieux
La puce est un vecteur d’agents pathogènes, qu’elle transmet soit lors de la piqûre, soit lorsque le chien ou le chat l’avale ; il risque alors d’ingérer des œufs de ténia, dont les puces sont souvent porteuses : l’identification de sortes de « grains de riz » autour de l’anus est un signe.
Comment réagir ?
1° - L’environnement
Le but de la puce adulte est de demeurer le plus longtemps possible sur son hôte, qui lui assure les apports nécessaires. Elle peut passer d’un hôte à l’autre, mais ce n’est pas son objectif premier : elle préfère rester là où elle est. Les œufs, par contre, tombent rapidement.
Si les conditions sont favorables, l'oeuf éclot après quelques jours, avec apparition d’une larve, qui va chercher à se dissimuler là où elle ne craindra pas la lumière : sous et derrière les meubles, à l’abri des coussins… Elle y poursuivra son cycle de transformation, en se construisant un cocon, dans lequel elle peut survivre jusqu’à… six mois. Il est indispensable de combattre les larves à l’aide de produits spécifiques : dans le cas contraire, le problème réapparaîtra. Etant donné la difficulté de la tâche, il apparaît donc assez évident que la prévention constitue la démarche la plus efficace.
2° - L’animal
Une série de recours, à visée curative ou préventive, coexistent. Tous ne se valent pas, loin s’en faut. L’avis du vétérinaire est indispensable, afin d’évaluer les critères de puissance insecticide, d’innocuité pour le chien ou le chat, de durée d’efficacité (un élément très important), de facilité d’utilisation…
• Les colliers. On considérera qu’ils peuvent présenter un intérêt comme moyen de prévention, mais pas en tant que traitement. Un collier neuf tue pas mal de puces assez rapidement, mais cette vitesse d’élimination décroît sensiblement avec le temps, ce qui laisse aux puces survivantes tout le loisir de pondre. Le fait que le collier, par définition, soit posé autour du cou pose par ailleurs un problème de traitement à distance (entre les cuisses, sur la queue…).
• La poudre. Le produit antiparasitaire est mélangé à un talc. Lors de l’application, la poudre passe difficilement la « barrière du poil » pour atteindre la peau, alors qu’elle glisse le long du pelage. Risque évident, aussi : l’ingestion par le léchage d’un composant potentiellement toxique.
• Les produits à avaler. Destinés soit à tuer la puce par intoxication lorsqu’elle pique et suce le sang, soit – par la même voie – à l’empêcher de pondre des œufs. Cette méthode est utile, sachant néanmoins qu’elle ne permet pas de lutter contre la réaction allergique.
• Les shampooings. Une approche intéressante, mais l’effet est ponctuel (traitement d’attaque), et elle n’est pas forcément facile à mettre en oeuvre, singulièrement chez le chat.
• Les aérosols. Efficaces, les applications doivent être renouvelées au moins une fois par semaine. Il faut tenir compte de l’inhalation des émanations, tant par l’animal que par celui qui le traite.
• Les pulvérisateurs. Ils déposent un film de produit antiparasitaire, qui intoxique rapidement les puces et protège ensuite l’animal. Il est nécessaire d’appliquer scrupuleusement la quantité recommandée, ce qui ne va pas toujours de soi avec les animaux réfractaires et/ou ceux à poils longs.
• Les pipettes. Le produit est déposé dans le cou et se répartit ensuite sur l’ensemble du corps. Pratiques et très efficaces (mais sans doute moins que les pulvérisateurs en cas d’infestation importante).
De fait, il est largement préférable de traiter son animal de compagnie de manière préventive, et tout au long de l’année. Et, comme nous l’avons dit, de demander conseil à son vétérinaire, afin de poser son choix en toute connaissance de cause.