Apnée du sommeil : un petit coup sur la langue !
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Une dizaine de centres américains et européens testent un nouveau dispositif pour lutter contre les apnées du sommeil. Les résultats sont très encourageants.
Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) affecte une proportion importante de la population, et peut induire des conséquences (très) sérieuses pour la santé : nuit après nuit, le sommeil est perturbé (micro-réveils fréquents), sa qualité est notablement altérée (avec somnolence diurne), alors qu’à chaque apnée, le cœur et le cerveau subissent un stress significatif.
Plusieurs recours existent pour aider les patients : la diminution de poids chez les obèses, le port d’un masque de ventilation nocturne (relié à un compresseur d’air), la mise en place la nuit d’une prothèse dentaire qui avance la mâchoire inférieure et la langue, ainsi que la chirurgie.
Parmi d’autres, l’hôpital Foch (Suresnes) teste depuis un an une nouvelle approche, baptisée « Inspire Medical System », qui, sur base des évaluations intermédiaires, semble donner d’excellents résultats, puisque le taux de succès avoisine les 80%.
Le principe ? Le dispositif comporte un petit pacemaker mis en place sous la clavicule (toute l’intervention se déroule sous anesthésie générale). Son but : stimuler le nerf de la langue pour qu’elle puisse, durant le sommeil, se projeter légèrement vers l'avant au moment de l’inspiration et ainsi empêcher l’apnée. Il est relié par des fils conducteurs à deux électrodes : l’une située sous la peau, au niveau du cou, au contact du nerf de la langue ; l’autre implantée entre deux côtes. Cette dernière, l’électrode du thorax, détecte le début de l’inspiration et adresse un signal au pacemaker, lequel va envoyer une stimulation à l’électrode touchant le nerf de la langue. A la fin de l’inspiration, la stimulation s’arrête et l’expiration est normale.
« On peut espérer bénéficier d’une généralisation de ce système d’ici deux à trois ans », indique-t-on auprès de l’hôpital Foch.