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Cancer de l’œsophage et de l’estomac : quel lien avec les gencives ?
news Les maladies parodontales, comme la gingivite et la parodontite, exposeraient à un risque plus élevé de développer un cancer de l’œsophage ou de l’estomac. En cause : les bactéries et l’inflammation.
Plusieurs facteurs de risque - alimentation, tabac, génétique… - contribuent à la maladie parodontale, mais deux éléments font une énorme différence : le respect d’une hygiène bucco-dentaire quotidienne stricte (brossage des dents…) et une visite périodique chez le dentiste (vérification, détartrage…). Avec le temps, une inflammation peut se propager dans le tissu de soutien de la dent (gencive, os…), qui peut se déchausser et tomber. A l’origine, elle débute par la formation de la plaque dentaire, à laquelle contribuent fortement les bactéries. Ce processus est caractérisé par une dysbiose microbienne, c’est-à-dire un déséquilibre entre les bonnes et les mauvaises bactéries.
Une association hautement significative
Une série de travaux ont montré que ce phénomène pouvait avoir des effets néfastes à distance sur des organes comme le cœur et les poumons. Des études récentes ont suggéré un lien possible avec le cancer de l’œsophage et de l’estomac, mais « on manquait de données épidémiologiques robustes », indique cette équipe américaine (université Harvard). Pour combler cette lacune, elle a examiné des données concernant quelque 98.000 femmes et 50.000 hommes, suivis pendant une période de 22 à 28 ans. De très nombreuses données ont été prises en considération, dont deux majeures : l’évolution de la santé bucco-dentaire et les diagnostics de cancer de l’œsophage et de l’estomac.
Le résultat met en évidence une association « hautement significative » entre les antécédents de maladie parodontale et le développement de ces cancers, avec une augmentation du risque d’environ 50% pour les deux types de cancer. Afin de soutenir la pertinence de cette association, une série de paramètres potentiellement confondants ont été pris en considération (mode de vie, alimentation, statut socio-démographique…).
Double précision : le nombre de cas est relativement faible dans ces deux groupes et il s’agit d’une association statistique. Le lien de cause à effet reste à établir et d’autres travaux sont nécessaires, mais il paraît envisageable qu’il repose sur la conjonction entre l’inflammation parodontale et l’action à distance des « mauvaises » bactéries buccales. En tout cas, ceci permet d’insister à nouveau sur l’importance des « fondamentaux » de la prévention bucco-dentaire.