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Cholestérol : les statines, quel risque pour quelle efficacité ?
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Les statines, des médicaments contre le cholestérol, sont la cible de vives critiques, qui pointent en particulier le risque d’effets secondaires graves. Qu’en penser ?
« Une polémique récurrente alimente les interrogations de la population sur l’efficacité et l’innocuité des statines, et conduit de nombreux patients à interrompre leur traitement. » A partir de ce constat, l’Académie française de médecine a analysé de manière « objective », dit-elle, les preuves concernant l’efficacité, l’efficience et les effets indésirables des traitements par statine. Parmi ces effets secondaires, on relève en particulier les symptômes musculaires. Ils concernent 5 à 10% des patients, sont rarement sévères, mais le risque ne doit certainement pas être négligé.
On rappelle que les statines visent à réduire le taux de « mauvais » (LDL) cholestérol, dont des quantités trop élevées nuisent (beaucoup) aux artères et augmentent sensiblement le risque cérébro (AVC) et cardiovasculaire (infarctus). Que peut-on retenir du rapport de l’Académie de médecine ?
• Prévention secondaire. Après un infarctus ou un AVC, le bénéfice des statines est « très important » pour prévenir une récidive, et « sans commune mesure avec les effets secondaires » possibles.
• Prévention primaire. C’est-à-dire pour prévenir un premier AVC ou un premier infarctus. Il faut distinguer plusieurs situations.
- En cas de risque cérébro et cardiovasculaire élevé ou très élevé, les statines sont « indispensables », avec « un bénéfice majeur ».
- En cas de risque faible ou moyen, la situation est moins claire : les statines ne sont sans doute pas nécessaires pour un risque faible, et leur intérêt doit être évalué au cas par cas pour un risque intermédiaire. Cette évaluation du risque tient compte d’un éventail de paramètres : âge, poids, diabète, tabac, pression artérielle…, et bien sûr cholestérol.
La décision de prescrire une statine doit donc intégrer plusieurs éléments, mais la balance bénéfice - risque favorable ne semble pas faire de doute lorsqu’elle intervient à bon escient. Et en tout cas, il est important qu’un patient n’arrête pas le traitement de sa propre initiative, sans avoir bien envisagé les conséquences avec son médecin.