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Le tabagisme passif provoque aussi une dépendance
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Les partisans d’une interdiction stricte et générale de fumer dans les lieux publics tiennent un nouvel argument : le tabagisme passif est non seulement préjudiciable à la santé physique, mais il favorise aussi une dépendance à la nicotine.
L’inhalation de fumée ambiante est identifiée, chez le non fumeur, comme une cause de développement d’affections respiratoires potentiellement graves. Une équipe de chercheurs américains vient de démontrer que l’exposition à la fumée secondaire (le tabagisme passif) s’accompagne d’un impact direct et mesurable sur le cerveau, avec un effet similaire à celui qui se produit chez le fumeur actif.
Des spécialistes du National Institute on Drug Abuse (NIDA) ont eu recours à la tomographie par émission de positons (une technique d’imagerie médicale) pour examiner l’activité cérébrale de vingt-quatre jeunes adultes répartis en deux groupes : onze fumeurs modérément dépendants et treize non fumeurs. Ils ont été exposés durant une heure, dans un environnement clos, à de la fumée ambiante (en concentrations relativement modérées).
Une vulnérabilité au tabagisme
Dans un article publié par la revue « Archives of General Psychiatry », les auteurs expliquent avoir observé que la nicotine avait fortement stimulé, chez tous les participants, les récepteurs cérébraux spécifiques habituellement visés par le tabagisme actif. « Ces résultats montrent qu’une exposition à la fumée secondaire fournit suffisamment de nicotine pour modifier le fonctionnement du cerveau », explique le Dr Nora Volkow, directeur du NIDA. « Ceci explique la raison pour laquelle le tabagisme passif augmente la vulnérabilité à la dépendance à la nicotine ».
Des travaux antérieurs avaient ainsi montré que l’exposition des enfants et des adolescents à la fumée secondaire – en particulier au domicile familial - augmentait la probabilité qu’ils deviennent fumeurs ; alors que le fait d’évoluer dans un environnement enfumé rend beaucoup plus difficile l’arrêt du tabac.
La démonstration fournie par l’équipe du NIDA abonde évidemment dans le sens d’une interdiction totale de fumer dans les lieux accessibles au public ; et devrait inciter, même dans les espaces privés, à éviter de confronter les non fumeurs à la fumée secondaire.