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Dépression chez les seniors : d'abord rompre la solitude
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La dépression chez les seniors ne présente pas forcément les mêmes caractéristiques que celle qui affecte des adultes plus jeunes, ce qui influence le diagnostic et la prise en charge. L'isolement joue un rôle primordial.
L’incidence de la dépression est probablement très sous-évaluée chez les seniors et les personnes âgées, explique en substance le Pr Michel Benoît, psychiatre au CHU de Nice, interrogé par Le Figaro. « Il faut être particulièrement attentif à des épisodes dépressifs survenant tardivement », explique-t-il. « La dépression peut être réactionnelle, notamment suite à un événement grave, comme le décès d’un proche. Mais il peut s’agir aussi d’une pseudo-dépression inaugurale d’une maladie neurodégénérative, comme la maladie d’Alzheimer. » Autre difficulté, « une certaine résignation face à la tristesse, comme si vieillir était triste par nature », tout en tenant compte des conditions de vie, « en particulier l’isolement ».
La promotion du « bien vieillir » dès la cinquantaine
Concernant les symptômes, si on retrouve les critères stricts de la dépression, on note aussi une tendance plus marquée (mais ce n’est pas une généralité) à l’irritabilité, à l’impatience, à l’intolérance... Le Pr Benoît ajoute que les médecins, en tout cas une partie d’entre eux, font preuve d’un manque d’interventionnisme, que peut motiver la volonté de ne pas nuire davantage, de ne pas rajouter des médicaments, notamment. Pourtant, « les médecins doivent conserver une attitude volontariste, même si la réponse aux antidépresseurs est plus lente ». Il faut commencer à toutes petits doses en augmentant peu à peu jusqu’au seuil d’efficacité, tout en faisant attention aux interactions médicamenteuses. Un soutien psychothérapeutique concret, pragmatique, peut être utile pour rassurer la personne âgée sur ses capacités d’adaptation à l’âge.
Ceci étant, et c’est le point clé : « Même le meilleur traitement n’aidera pas ces personnes si on ne rompt pas l’isolement, la solitude. D’où l’importance de mettre en place des aides, des auxiliaires, et de tout faire pour restaurer le lien social autour d’elles ». Le Pr Benoît souligne enfin « le caractère essentiel, dès la cinquantaine, de la promotion du « bien vieillir » et d’une bonne hygiène de vie, et le maintien d’une vie sociale active ».