Le biberon rend-il les bébés plus sages ?

news Une étude franco-britannique tend à montrer que les bébés nourris au biberon sont moins grognons que ceux alimentés au sein.

Anticipant la levée de boucliers, les auteurs de ces recherches insistent beaucoup – et avec raison – sur le fait que leurs résultats (publiés dans la revue « PLoS One ») ne remettent absolument pas en question la recommandation prônant, lorsque les circonstances le permettent, un allaitement maternel exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois. Les bienfaits de l’alimentation au sein supplantent très largement les petits soucis évoqués ici.

Ceci étant clairement dit, cette équipe, composée notamment de chercheurs de l’University College London et de l’université Paris-Sud, a interrogé quelque trois cents jeunes mères de nourrissons âgés de trois mois. Ces entretiens ont été réalisés dans le cadre d’une étude plus large, visant à déterminer les facteurs qui peuvent influencer la prise de poids chez le bébé. Des informations ont été recueillies à propos du mode d’alimentation (allaitement maternel exclusif, biberon, ou mixte), avec évaluation – par la maman, donc – du tempérament de son enfant (sur base d’un questionnaire spécifique et scientifiquement validé).

Et il s’avère donc que, par rapport aux bébés nourris par biberon, ceux qui le sont au sein ou dans un schéma mixte font preuve d’une plus grande instabilité émotionnelle (pleurs, irritabilité, difficultés à les calmer…). Que peut-on déduire de ce constat ?

Un hamburger plutôt que de la salade

D’abord, on répétera que l’allaitement maternel exclusif reste, indéniablement, le mode d’alimentation le plus approprié. Ensuite, le comportement de l’enfant est influencé par une série de facteurs que ces travaux, même s’ils ont cherché à les neutraliser, n’ont pas suffisamment explorés. Enfin, plus grognon ne signifie pas malheureux ou mal nourri. Et, ajoute l’un des auteurs de cette étude, « nos travaux suggèrent que les enfants nourris au biberon sont davantage suralimentés et risquent de gagner du poids trop rapidement ».

L’une des théories avancées pour expliquer cette relative « sérénité » du bébé alimenté au biberon renvoie à cet exemple caricatural, mais « parlant » : l’enfant réagit de la même manière qu’un adulte qui préfère manger un hamburger plutôt qu’un plat de salade et de viande maigre, même si ce dernier est meilleur pour la santé, et le rassasie tout autant.