Ne plus rougir : quelles solutions ?
dossier De nombreuses personnes, en particulier les adolescents, rougissent pour un rien. Ce phénomène incontrôlable empoisonne parfois leur existence. Pourquoi rougit-on ? Et que peut-on faire pour y remédier ?
Que se passe-t-il ?
Egalement appelé flush ou blushing, le rougissement est une réaction fréquente liée à d'intenses émotions, comme l'angoisse, la nervosité, un accès de timidité ou une excitation. Malgré son caractère banal, il peut néanmoins être vécu comme un véritable handicap.
En cas de sensation forte, les vaisseaux sanguins du visage se dilatent. Les joues, le nez, le menton et le front se colorent, rougissent. Des plaques rougeâtres peuvent également apparaître sur la nuque et dans le décolleté.
Ce processus est impossible à contrôler et déclenche un phénomène en cascade : la personne, déjà sujette à une forte émotion, est davantage fragilisée, et le rougissement la fait se sentir encore plus mal dans sa peau, en raison du "regard de l'autre". Comme si on lisait en elle à livre ouvert. Et le fait que les personnalités timides par nature soient les plus concernées n'arrange évidemment rien.
Quelles causes ?
Les facteurs psychologiques
L'émotion provoque une augmentation du flux sanguin dans les capillaires irriguant le visage, avec un effet de dilatation.
Les facteurs chimiques
Le flush est un effet indésirable connu de certains médicaments à action vasodilatatrice (on pense en particulier à toute une série d'antagonistes du calcium).
Le rougissement peut être lié à la consommation de caféine, de nourriture épicée, d'alcool (attention au mélange avec les antibiotiques) ou de certaines drogues.
Les facteurs physiologiques
• Les femmes en (pré-)ménopause sont davantage à risque de flush, caractéristique des bouffées de chaleur.
• Une activité physique intense peut provoquer un important rougissement du visage.
• Le phénomène peut être lié à un trouble de santé sous-jacent (syndrome carcinoïde, emphysème, réaction allergique, rosacée, infection...).
Des solutions ?
Lorsqu'il est lié à un facteur émotionnel, le rougissement du visage ne dure pas bien longtemps (il est généralement plus persistant dans le cou ou le décolleté). L'attitude de l'interlocuteur - regard scrutateur, remarque ironique... - constitue un élément, disons, aggravant.
Pour les ados
Il est fréquent qu'un étudiant rougisse lorsqu'il doit s'adresser à la classe, passer un examen oral ou qu'il succombe à un élan sentimental. A cet âge, l'image que le jeune renvoie de lui est importante et la considération des autres - le groupe - est cruciale. Le rougissement, s'il devient fréquent, s'il suscite des moqueries, peut se révéler particulièrement difficile à vivre.
• Que faire ? L'adolescent doit apprendre à s'affirmer, à s'exposer aux autres, à contrôler sa timidité. Les activités collectives (sport, théâtre, maison de jeunes...) peuvent considérablement l'y aider.
Dans les situations les plus graves, celles qui conduisent au repli sur soi, à l'isolement, aux crises d'angoisse voire à la dépression, des anxiolytiques ou des bêta-bloquants pourront être administrés sous strict suivi médical.
L'accompagnement d'un psychologue peut porter ses fruits. Les techniques de relaxation peuvent également aider.
Pour les adultes
De fait, le flush de nature émotionnelle est moins fréquent chez l'adulte que chez le jeune. Mais il affecte néanmoins toutes les tranches d'âge.
• Que faire ? ici aussi, l'approche sera d'ordre psychologique, par un effort d'auto-contrôle et de renforcement de la confiance en soi. Plutôt que de fuir les situations susceptibles de déclencher un rougissement, il faut s'y confronter. Progressivement, elles présenteront un caractère de plus en plus banal, et l'on se rendra assez rapidement compte que c'est plus la peur de rougir et l'appréhension de la moquerie qui provoquent le rougissement.
Pour la femme ménopausée
Lutter contre les rougissements revient à combattre les bouffées de chaleur.
• Que faire ? Le gynécologue peut prescrire un traitement hormonal de substitution (THS). Des recours existent en homéopathie ou en phytothérapie (le soja, par exemple).
Une vraie maladie
La crainte obsédante de rougir en public peut devenir pathologique. Elle porte alors le nom d'éreutophobie et est considérée comme un trouble anxieux faisant partie des phobies sociales.
• Que faire ? La prise en charge repose d'abord sur la psychothérapie (psychothérapie cognitivo-comportementale). L'hypnose peut être indiquée, alors que la prescription de bêta-bloquants et d'antidépresseurs peut intervenir.
En dernier recours, une intervention chirurgicale (la sympathectomie thoracique) est parfois envisagée, avec pour objet d'arrêter mécaniquement les rougissements. Il va sans dire qu'en raison des risques inhérents à toute opération et des effets secondaires de celle-ci, cette décision ne sera prise qu'après une évaluation extrêmement affinée.