Endométriose : le spectre de la dépression et de l’anxiété
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Les femmes souffrant d’endométriose présentent un risque nettement accru de développer un trouble dépressif ou anxieux.
L’endométriose est définie par la migration de tissu de la muqueuse utérine (l’endomètre : la paroi interne de l’utérus) vers d’autres organes, en particulier les ovaires, mais cela peut aussi concerner les intestins, la vessie ou les reins. Les fortes douleurs dans le bas-ventre constituent le symptôme le plus fréquent. Une proportion importante de femmes en âge de procréer est concernée (10% estime-t-on).
Une association entre l’endométriose et les troubles anxio-dépressifs a été suggérée par certaines études, rappelle le Dr Alain Cohen (Journal international de médecine). Celle-ci a réuni quelque 20.000 femmes âgées de 27 à 45 ans, dont la moitié présentaient une endométriose. Le résultat du suivi montre que ces patientes s’exposent à un risque nettement accru de développer soit une dépression majeure, soit un trouble dépressif, soit un trouble anxieux. L’augmentation de ce risque varie de 39% à 69%, en fonction de l’âge et du type de problème : 39% pour le trouble anxieux chez les moins de 40 ans, et jusqu’à 69% pour la dépression majeure au-delà de 40 ans.
L’explication renvoie à l’impact psychologique de la maladie (qualité de vie…), ainsi qu’à l’hypothèse de réactions inflammatoires en cascade, expliquent les chercheurs, avec une perturbation à distance des aires cérébrales impliquées dans l’humeur. En tout cas, il paraît évident que les femmes souffrant d’endométriose doivent faire l’objet d’une attention spécifique sur ce plan aussi.