Malbouffe à l’école : aucun impact sur le poids ?
news
Une étude américaine aboutit à la conclusion qu’il n’existe pas de lien entre la malbouffe à l’école et le poids de l’enfant. Des résultats contestés.
Sur un plan strictement statistique, le constat posé par cette équipe de l’université de Pennsylvanie semble clair et net. « Fondamentalement, nous démontrons qu’il n’existe pas de relation de cause à effet entre la fréquentation d’une école qui propose de la malbouffe et la prise de poids chez l’enfant », indique Jennifer Van Hook, professeur de sociologie et de démographie, et coordinatrice de cette étude.
Celle-ci a porté sur quelque vingt mille élèves, suivis durant une période de dix ans (de la maternelle ou début du secondaire), fréquentant un établissement qui proposait ou non de la malbouffe (bonbons, chips, barres chocolatées, crèmes glacées, hot-dogs, pizzas, etc). Aucune association n’a pu être établie avec l’évolution de l’indice de masse corporelle (IMC), rapporte un article publié dans la revue « Sociology of Education ». Le Pr Van Hook ajoute néanmoins que « ceci signifie pas que la malbouffe soit une bonne chose, mais indique que l’école n’en est probablement pas la source principale ». Les influences extrascolaires, et en particulier l’environnement familial, seraient bien plus déterminantes.
Invités à commenter ces résultats, d’autres experts soulignent que la malbouffe n’a pas sa place à l’école, qui doit se montrer exemplaire (notamment) à cet égard. Comme le souligne l’un d’entre eux, « il serait absurde d’enseigner à l’enfant comment bien se nourrir, et de lui proposer dans le même temps les aliments les plus déconseillés ».
A ceci s’ajoute le fait que cette étude a été réalisée auprès de jeunes élèves. « Au fur et à mesure qu’ils avanceront en âge, et surtout lorsqu’ils fréquenteront l’enseignement supérieur, ils disposeront d’une plus grande latitude – singulièrement sur le plan financier – pour acheter ces produits », explique cet autre spécialiste.
Enfin, même si cela ne clôt pas le débat, cette étude n’a pas tenu compte de l’impact de la malbouffe sur d’autres plans, et l’on pense en particulier ici à la santé bucco-dentaire.