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Syndrome de Crigler-Najjar : type 1 et type 2
dossier
Le syndrome de Crigler-Najjar est une maladie génétique héréditaire qui empêche le foie de décomposer correctement la bilirubine, un déchet formé lors de la dégradation des globules rouges. La bilirubine s’accumule dans le sang et devient toxique au point d’engager le pronostic vital. Il existe deux types de syndrome de Crigler-Najjar.
Qu’est-ce que le syndrome de Crigler-Najjar ?

© Getty Images
Comme dans le cas de la maladie de Gilbert (bénigne et héréditaire), le foie ne dégrade pas suffisamment la bilirubine en raison d'un déficit d'une enzyme particulière. La bilirubine est un déchet produit lors de la dégradation des globules rouges. Les globules rouges ont une durée de vie moyenne d'environ 6 semaines. Ils sont ensuite décomposés et éliminés. Durant ce processus, la couleur rouge du sang, l’hémoglobine, se transforme en bilirubine, une substance jaune évacuée par l’urine et les selles.
Dans le cas du syndrome de Crigler-Najjar, l’enzyme UDP-glycosyltransferase 1 polypeptide A1 (UGT1A1) fait défaut, partiellement (type 2) ou totalement (type1). Le foie ne peut donc pas éliminer la bilirubine comme il le devrait et celle-ci s’accumule dans le sang (hyperbilirubinémie).
Le taux de bilirubine dans le sang est nettement plus élevé chez les patients présentant le syndrome de Crigler-Najjar que chez ceux qui souffrent de la maladie de Gilbert. Si le trouble n’est pas soigné à temps, il peut endommager le cerveau.
Voir aussi l'article : Syndrome ou maladie de Gilbert : symptômes et traitement
Syndrome de Crigler-Najjar : maladie héréditaire
Le syndrome de Crigler Najjar est une maladie métabolique héréditaire à transmission autosomique récessive.
- Autosomique signifie que l’affection n’est pas liée au sexe. Le gène déficient ne se trouve pas sur la 23e paire de chromosomes, qui détermine le sexe. Hommes et femmes peuvent donc transmettre le syndrome à leurs enfants, qu’il s’agisse de filles ou de garçons.
- Récessive veut dire qu’il faut deux gènes défaillants pour attraper la maladie. Un enfant ne peut naître avec ce syndrome que si ses deux parents sont porteurs du gène ou souffrent de la maladie. Les porteurs ne sont pas malades et ne présentent donc aucun symptôme.
Quand les deux parents sont porteurs, la probabilité que l’enfant développe également la maladie est de 25 % et la probabilité que l’enfant devienne porteur (sans avoir la maladie) est de 50 %. La probabilité que l’enfant n’hérite pas de la maladie est également de 25 %.
Une analyse sanguine suffit à poser le diagnostic. Une biopsie du foie permet de le confirmer.
Voir aussi l'article : Que faut-il savoir sur les maladies rares ?
Syndrome de Crigler-Najjar : type 1 et type 2
Type 1
- Absence totale de l’enzyme UGT1A1.
- Les symptômes surviennent généralement dès la naissance. Le type 1 déclenche une grave jaunisse et entraîne un risque élevé de lésions cérébrales (encéphalopathie bilirubinique ou ictère nucléaire)
- Le traitement requiert une photothérapie intensive et parfois une transplantation du foie.
Type 2
- L’enzyme UGT1A1 est présente en quantité réduite.
- Les symptômes sont modérés et peuvent habituellement être maintenus sous contrôle à l’aide de médicaments comme le phénobarbital, qui stimule l’activité de l’enzyme.
Symptômes du syndrome de Crigler-Najjar
La jaunisse constitue le symptôme le plus frappant du Syndrome de Crigler-Najjar. La peau et les yeux sont jaunes, suite à l’accumulation de bilirubine dans le corps. Certains patients souffrent aussi de fortes démangeaisons.
Symptômes du type 1 (grave) :
- Peau qui jaunit directement après la naissance.
- Jaunisse sévère, pouvant induire une encéphalopathie bilirubinique ou ictère nucléaire (lésions cérébrales).
- Problèmes de développement neurologique chez les enfants.
Symptômes du type 2 (moins grave) :
- Jaunisse, souvent moins sévère.
- Le taux de bilirubine dans le sang est souvent inférieur à celui du type 1 et provoque moins d’effets graves. (Certaines personnes ne sont diagnostiquées qu’à l’âge adulte).
Voir aussi l'article : Quels sont les causes et les symptômes de la jaunisse (ictère) ?
Traitement du syndrome de Crigler-Najjar
- Syndrome de Crigler-Najjar type 1 : la photothérapie peut sauver la vie et doit souvent être appliquée au quotidien. Une transplantation du foie peut permettre de guérir.
- Syndrome de Crigler-Najjar type 2 : un traitement au phénobarbital ou à un autre médicament suffit généralement. La photothérapie est rarement nécessaire.
Quand le bébé souffre du syndrome de Crigler-Najjar
Les nouveau-nés souffrant du syndrome de Crigler-Najjar développement habituellement les premiers symptômes de jaunisse dès la naissance (peau et yeux jaunes).
La lumière dégrade la bilirubine. Les patients doivent être exposés chaque nuit à de fortes lampes bleues, un peu comparables à un banc solaire. C’est un traitement très astreignant et on ignore la durée exacte de ses effets. Souvent, la concentration de bilirubine augmente progressivement à partir de la puberté. En outre, ce traitement lumineux comporte des effets secondaires : la peau s’amincit et se fragilise, entraînant des plaies, des égratignures et des hématomes. Les plaies guérissent mal et laissent des cicatrices. En cas de fracture, d’infection et d’hématome, le corps libère encore plus de bilirubine, déclenchant des crises très graves, pouvant engager le pronostic vital.
Face à des taux très élevés de bilirubine, on peut procéder à une transfusion sanguine.
Sans traitement, l’accumulation de bilirubine peut entraîner de graves lésions cérébrales et le décès prématuré des patients.
Sources :
https://my.clevelandclinic.org
https://www.mlds.nl
https://www.erfelijkheid.nl
https://www.orpha.net