Migraine : attention à l’AVC
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La migraine avec aura augmente sensiblement le risque de souffrir d’un accident vasculaire cérébral : un suivi attentif des patients est nécessaire.
Cette association a déjà été évoquée, et elle semble confirmée par cette très vaste étude américaine (université de Caroline du Sud). Le Quotidien du Médecin, qui en relaie les résultats, parle de « liaisons fatales ». Les données ont porté sur quelque 13.000 personnes (hommes et femmes) âgées de 45 à 64 ans, et les chercheurs ont établi un « indice de risque » en fonction des différentes formes d’AVC ischémique (ou infarctus cérébral), c’est-à-dire l’obstruction d’une artère cérébrale par un caillot, ce qui empêche l’alimentation du cerveau en sang et conduit à la mort des cellules qui ne sont plus irriguées.
Que constate-t-on ?
• Les personnes souffrant d’une migraine avec aura s’exposent à un risque trois fois plus élevé d’AVC embolique. La migraine avec aura (ou migraine ophtalmique) se caractérise en particulier par des phénomènes visuels (points scintillants, mouches, lignes brisées…) qui précèdent le mal de tête. Dans l’AVC embolique (ou embolie cérébrale), le caillot se forme ailleurs et migre vers une artère cérébrale, qu’il bouche.
• Le risque, toujours en cas migraine avec aura, est deux fois plus élevé de souffrir d’un AVC thrombotique (thrombose cérébrale), lorsque le caillot se forme progressivement à l’intérieur de l’artère et finit par la boucher.
• Aucun lien n’est établi entre la migraine avec aura et l’infarctus lacunaire, un petit infarctus cérébral profond qui affecte surtout les personnes hypertendues.
Il va sans dire que ces spécialistes recommandent une vigilance étroite en cas de migraine avec aura, avec un renforcement de la prévention des facteurs de risque classiques d’AVC (hypertension, cholestérol, tabac, sédentarité…).
Une autre étude américaine (auprès de 82.000 femmes âgées de 50 à 79 ans), toujours citée par Le Quotidien du Médecin, concerne les femmes migraineuses sous traitement hormonal de substitution (THS) et indique qu’elles courent un risque 30% plus élevé d’AVC ischémique. Le neurologue qui a dirigé ces recherches insiste sur l’importance pour les femmes avec des antécédents de migraine de discuter avec le médecin des bénéfices et des risques du traitement hormonal de substitution, et de surveiller la sévérité des migraines si elles optent pour ce traitement.