Comment parler de sexualité à son enfant ?
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Internet, télévision, réseaux sociaux... : aujourd'hui, les enfants et les adolescents disposent de nombreuses possibilités pour s'informer sur la sexualité.
Néanmoins, lorsqu'on leur demande quel est à leurs yeux la source la plus indiquée pour répondre à leurs interrogations à ce sujet, ils sont une large majorité à mentionner leurs parents. Comment ceux-ci peuvent-ils jouer ce rôle majeur ?
Dès leur plus jeune âge, les enfants sont confrontés à la sexualité. Il est donc important d'aborder ces questions avec eux le plus tôt possible. Bien évidemment, cela ne signifie pas qu'il soit opportun d'évoquer d'emblée tous les sujets, notamment ce qui relève de la sphère physique. Il faut y aller progressivement, en sachant que l'éducation sexuelle dépasse le cadre de la sexualité au sens strict et renvoie vers des thèmes comme les différences entre les garçons et les filles, l'amitié et l'amour, l'apprentissage des limites...
L'enfant ne doit certainement pas tout savoir en une fois. Ses parents avanceront à son rythme, et le développement sexuel de l'enfant progressera ainsi pas à pas. Il n'existe pas de lignes directrices valables pour tous les parents et tous les enfants, par exemple en ce qui concerne le meilleur âge pour parler de contraception. D'ailleurs, la plupart des jeunes restent discrets sur leur sexualité (les garçons davantage que les filles, sans doute), ce qui ne facilite évidemment pas la tâche des parents. En matière de prévention (grossesse non désirée et maladies sexuellement transmissibles), la communication doit intervenir suffisamment tôt : les parents doivent prendre les devants, même s'ils hésitent à le faire. Il en va ainsi aussi des menstruations et de l'éjaculation nocturne (rêve mouillé).
Un langage clair
A ce propos, les réponses vagues n'ont aucun sens. On ne doit pas tourner autour du pot ou pratiquer la langue de bois. Il faut utiliser des mots simples et des phrases claires, sans se dérober. Dans le cas contraire, l'enfant pourrait chercher des réponses ailleurs (forums, copains...) et se fourvoyer. Il est important d'employer un vocabulaire avec lequel on se sent à l'aise (les tournures compliquée et les mots savants sont inutiles) et, forcément, qui sera compris par l'enfant.
Enfin, le contexte revêt une grande importance : le climat doit être empreint d'intimité (on ne va pas lancer le sujet dans le bus...), mais ne doit pas être trop formaliste non plus. Le dialogue peut s'instaurer tout en faisant autre chose, par exemple pendant un trajet en voiture ou en jardinant, ce qui permet d'ailleurs, pour les adultes qui se sentiraient un peu mal à l'aise, de ne pas avoir à dialoguer les yeux dans les yeux...
Il n'y a pas de mauvaise question
Lorsqu'un enfant pose une question sur la sexualité, cela signifie que ce sujet le préoccupe. Il n'y a donc pas de question mal placée et il ne faut pas l'évacuer (tu es trop jeune pour ça...). Au contraire, il est nécessaire d'apporter une réponse, sans cependant se noyer dans les explications. Aller à l'essentiel de manière sincère suffit et l'enfant saura que ses interrogations sont prises au sérieux. Il aura été mis en confiance, ce qui facilitera le dialogue plus tard.
Si sur le moment, le parent ne sait pas trop comment répondre, il doit le dire et promettre à l'enfant d'en reparler. Promettre... et tenir sa promesse, bien sûr.
Quelques conseils
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