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Comment réduire sa facture médicale ?
dossier
Quand la santé va, tout va. Mais lorsque la mécanique se grippe, la situation peut très rapidement se compliquer. Et notamment sur un plan financier.
Qu’il s’agisse d’un problème médical ponctuel ou nécessitant des soins de plus longue durée, le portefeuille du patient risque lui aussi de souffrir. Comment alléger la facture, dans la mesure du possible ? Nos conseils, en cinq étapes.
1° - Le médecin
Premier point : ne pas hésiter à évoquer avec son médecin les questions d’argent. Il faudra sans doute se forcer un peu pour aborder ce sujet délicat. Cette démarche ne fait pas partie de nos habitudes, mais il faut pouvoir surmonter sa gêne ou sa fierté, afin d’obtenir les informations que l’on attend.
Exemples : le médicament prescrit est-il effectivement le moins cher du marché ou est-il vraiment nécessaire de repasser un examen médical que l’on a subi peu de temps auparavant ? L’important, c’est la capacité de dialogue. À partir de là, à quoi faut-il faire particulièrement attention ?
• Consulter de préférence un médecin (ou un dentiste) conventionné. Ses honoraires sont en effet (nettement) moins élevés que ceux pratiqués par les confrères non conventionnés. Or, le montant du remboursement par l'Inami restant identique dans les deux cas, la partie à charge du patient sera donc plus élevée dans le second.
Attention toutefois au fait qu’un praticien peut être partiellement conventionné. En d’autres termes, il ne l’est alors que certains jours et pas d’autres, voire à certaines heures de la journée, selon qu’il consulte à l’hôpital ou en cabinet privé… Notez que le médecin est en principe tenu d’informer son patient de cette particularité : à défaut, il sera contraint de pratiquer les tarifs officiels.
• Consulter d’abord un généraliste plutôt que de s’adresser directement au spécialiste. Pour autant qu’il soit couvert par un Dossier médical global (DMG – voir plus loin), le patient envoyé par le généraliste vers le spécialiste bénéficie d’une réduction de son ticket modérateur (sa quote-part dans les honoraires).
Le gain financier n’est pas énorme, mais l’avantage majeur est ailleurs : le médecin de famille renforce son rôle de plaque tournante dans le trajet de soins, alors que ce système permet de limiter les visites inutiles ou prématurées chez les spécialistes (avec des économies substantielles pour la collectivité).
• Privilégier la consultation à la visite à domicile. Voici quelques années, le différentiel, en termes d’honoraires, était presque insignifiant pour le patient. La situation a sensiblement évolué et la pénalité financière est aujourd’hui assez dissuasive. La visite ne s’imposera donc qu’en cas de nécessité, et non plus pour des raisons de confort, de facilité.
• Demander une visite à domicile en journée. Si vous devez faire venir le praticien à la maison, il est important d’avoir à l’esprit que ses honoraires fluctuent en fonction des heures de visites. Et comme c’est plus cher en soirée, autant – sauf urgence évidemment – que cela se passe durant la journée. Sachez, à ce propos, que le tarif applicable est celui correspondant au moment où vous appelez pour fixer le rendez-vous. Autrement dit, si vous téléphonez à 10 h et que le médecin se présente chez vous à 20 h, vous avez droit aux honoraires de jour.
• Et pourquoi pas une maison médicale ? Ces structures proposent une prise en charge globale du patient (soins médicaux généralistes, infirmiers, kinés, suivi psychosocial…). L’adhésion s’accompagne de certaines obligations, mais aussi d’avantages financiers indéniables (voire la gratuité de la prise en charge médicale).
2° - Les médicaments
Plus aucun patient ne devrait l’ignorer : de nombreux médicaments se présentent sous des déclinaisons aussi efficaces les unes que les autres, mais avec entre elles des différences de prix notables. Les médicaments génériques constituent l’exemple le plus évident. Sans contester la liberté thérapeutique du médecin – qui prescrit en fonction de son expérience et de la singularité du patient –, il n’est pas inutile, le cas échéant, de s’enquérir auprès de lui de la possibilité d’opter pour une alternative moins chère.
Il faut aussi savoir que le praticien ne doit plus forcément mentionner sur l’ordonnance la marque du médicament. Il peut opter pour la dénomination commune internationale (DCI), qui identifie uniquement la substance active (la molécule de base). Ce sera alors au pharmacien, en concertation avec le patient, de déterminer le médicament qui sera délivré, sur base notamment du « critère prix ».
3° - L'hôpital
Référence absolue, en cas d’hospitalisation : la déclaration d’admission. Ce document reprend toutes les informations tarifaires, qu’il s’agisse du prix des chambres, d’éventuels suppléments d’honoraires, de divers frais auxquels on s’expose… En somme, il est indispensable de le consulter, si possible plusieurs jours avant l’entrée à l’hôpital, pour s’accorder le temps de la réflexion. Lorsqu’il est signé, impossible de faire marche arrière : le patient aura formellement marqué son accord sur les conditions mentionnées et devra payer.
À quoi faut-il surtout faire attention ?
• Le médecin est-il ou non conventionné ? À l’hôpital comme dans le privé, certains le sont totalement, d’autres partiellement ou pas du tout. Les honoraires peuvent varier dans des proportions considérables. La déclaration d’admission fournit ces renseignements.
• Quelle chambre choisir ? Un point crucial, tempéré – forcément – selon que l’on dispose ou non d’une assurance hospitalisation (dont il convient d’examiner attentivement l’étendue de la couverture). La chambre commune est la formule la moins chère, tant sur le plan du tarif « hôtelier », que de l’obligation, pour les médecins, de pratiquer des honoraires conventionnés. Concernant la chambre à deux lits, un supplément peut éventuellement être demandé. Et puis, il y a la chambre particulière. Gare au coup de fusil, puisque chaque médecin, qu’il soit ou non conventionné, peut alors appliquer un solide supplément d’honoraires (dont la limite est fixée par l’hôpital).
Bon à savoir: si vous avez opté – en remplissant la déclaration d’admission – pour une chambre commune et que, pour une raison ou pour une autre, vous êtes placé dans une chambre particulière, aucun supplément ne peut vous être demandé. Idem en cas d’hospitalisation en urgence, sans possibilité de choix préalable : il suffira de déclarer a posteriori que sa préférence porte sur une chambre commune.
• La facture, et rien que la facture. C’est le montant repris sur la facture finale, adressée par l’hôpital, qui doit être réglé. Rien d’autre.
4° - Les statuts particuliers
• Des dispositions particulières ont été arrêtées afin de mieux protéger les patients fragilisés sur un plan socio-économique. Même si la plupart des bénéficiaires potentiels des statuts Bim et Omnio en connaissent l’existence, il convient de rappeler que, pour y avoir droit, une demande doit être introduite auprès de sa mutualité.
• Le statut Bim (pour bénéficiaire de l’intervention majorée, ex-Vipo) concerne notamment les pensionnés, les invalides, les veufs, les orphelins, les personnes handicapées ou encore les chômeurs complets depuis au moins un an et âgés de plus de 50 ans (avec un plafond de revenus), ainsi que les conjoints et les personnes à charge.
• Le statut Omnio s’adresse aux isolés et aux ménages à faibles revenus. Ajoutons à cela des mesures qui valent pour tous : on citera le Maf (maximum à facturer), qui plafonne, en tenant compte des revenus, les dépenses personnelles en soins de santé (mais uniquement pour les actes et les produits remboursés), ainsi que la possibilité de faire appel au Fonds spécial de solidarité, qui intervient dans les situations médicales très graves et très onéreuses.
• Enfin, un mot sur le dossier médical global (DMG), dont l’ouverture et la gestion par son médecin généraliste sont gratuites, et qui permet (entre autres) de bénéficier d’un remboursement plus avantageux des honoraires de consultation.
5° - Les assurances complémentaires
On parle ici des couvertures complémentaires par rapport à l’assurance soins de santé obligatoire et solidaire, qui nous couvre tous de manière égale.
• Les mutualités proposent ces services, avec une prise en charge (partielle…) de certaines dépenses non couvertes par la sécurité sociale. Il n’est pas inintéressant, d’ailleurs, de jeter de temps en temps un coup d’œil comparatif sur les brochures des unes et des autres.
• On pointera aussi, bien évidemment, les assurances hospitalisation, aujourd’hui couramment intégrées dans le « package salarial ». Pour ceux qui n’en disposent pas par ce biais et qui souhaiteraient y avoir accès, un bon conseil : comparez attentivement les offres.