Peur de rien ? Pas sûr du tout
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L’amygdale est la région du cerveau associée à la peur. Oui, mais de quelle peur parle-t-on ?
Ces chercheurs de l’université de l’Iowa ont considéré le cas d’une patiente atteinte d’une maladie extrêmement rare (la maladie de Urbach-Wiethe), qui a provoqué chez elle des dommages très importants à l’amygdale. Depuis son adolescence, cette dame ne connaît plus la peur et ne sait d’ailleurs pas reconnaître chez les autres les réactions d’anxiété, d’angoisse. Serpents, araignées, films d’horreur…, et même agression simulée au couteau : tout a été essayé, sans résultat.
Deux systèmes d'alarme différents
Cette fois, les spécialistes lui ont proposé d’inhaler une dose de dioxyde de carbone, en la prévenant que cela pourrait induire des conséquences graves (dans les faits, sa santé n’était évidemment pas mise en danger). Aucune réaction d’inquiétude. Elle respire le composé, et après quelques secondes, se met à paniquer, à appeler à l’aide, dans un état de suffocation. Pour la première fois depuis son enfance, elle a connu la peur.
Pourquoi ? Les auteurs considèrent que si l’amygdale analyse les informations de notre environnement, avant d’y réagir, il existe un processus différent pour interpréter les informations émises par le corps lui-même. Ces signaux internes activeraient des mécanismes primitifs de la peur, avec mobilisation d’autres régions cérébrales (ils citent l’insula, le tronc cérébral ou le diencéphale).
Ces observations pourraient contribuer à une meilleure prise en charge de troubles comme la crise de panique ou le stress post-traumatique.
[Source : Nature Neuroscience]