Psychopathes : ce qui se voit dans leur cerveau
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Les psychopathes présentent des configurations cérébrales très particulières et certaines de ces singularités peuvent être observées dès leur jeune âge.
Comme l’explique le Pr Sheilagh Hodgins (département de psychiatrie de l’université de Montréal), « les comportements violents débutent très tôt dans l’enfance. Si nous voulons comprendre ces attitudes antisociales agressives, nous devons mieux connaître les structures du cerveau qui les sous-tendent ». Citée pat Techno Science, elle indique qu’il existe deux grands profils de personnalité violente chez le jeune : celui qui se sent menacé et qui réagit de façon impulsive ; et celui qui exerce une violence délibérée et manipulatrice. Les uns et les autres sont susceptibles d’évoluer vers un comportement antisocial à l’âge adulte, mais ceux de la seconde catégorie sont à risque de présenter des traits psychopathiques, notamment caractérisés par une absence d’empathie et de remords.
Une prise en charge dès l'enfance ?
Le Pr Hodgins a voulu déterminer si ces deux profils pouvaient être distingués sur le plan neurologique. Elle a conduit ses recherches sur des détenus âgés de 20 à 50 ans, et répartis en deux groupes, selon qu’un diagnostic de psychopathie avait ou non été posé. Les techniques d’imagerie médicale ont permis de scruter leur configuration cérébrale, qui a par ailleurs été comparée aux observations obtenues auprès de participants sans antécédents de violence.
Le résultat indique que le cerveau des sujets psychopathes se singularise par un plus faible volume de matière grise dans certaines zones du cortex préfrontal et des lobes temporaux, avec des implications manifestes, selon la spécialiste, sur des fonctions comme l’empathie, la référence morale ou les mécanismes d’inhibition (dont le sentiment de culpabilité).
Elle ajoute que des recherches antérieures avaient montré que les enfants et les adolescents à tendance psychopathique présentaient, dans ces régions cérébrales critiques, moins de substance blanche, c’est-à-dire moins de connexions entre les neurones. D’où l’hypothèse d’un développement contrarié de ces structures cérébrales et d’une maturation anormale du cerveau. Le Pr Hodgins considère que tout ceci souligne l’importance d’une intervention dès le plus jeune âge, et adaptée à chaque cas. Mais elle concède que la tâche est complexe.
[Sources : Archives of General Psychiatry - Molecular Psychiatry]