On peut changer une odeur avec des mots
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La perception d’une odeur est influencée par la description – positive ou négative – qui en est faite.
L’expérience a été réalisée par une équipe de l’université de Montréal. Les participants ont humé quatre arômes (diffusés par un masque) : du pin, du géraniol (un alcool très utilisé en parfumerie, mais aussi comme répulsif anti-insectes), du cumin et du parmesan. Chaque odeur était associée aléatoirement à des termes positifs ou négatifs, qui s’affichaient sur un écran d’ordinateur : aiguilles de sapin ou vieux solvant pour le pin, fleurs fraîches ou senteurs bas de gamme pour le géraniol, nourriture indienne ou vêtements sales pour le cumin, fromage ou… vomi séché pour le parmesan.
La carte de restaurant
Première observation : quand la senteur est liée à des termes positifs, elle est ressentie comme agréable, alors qu’elle a tendance à être jugée comme moins plaisante lorsque les termes sont négatifs. Plus étonnant : cet impact est également relevé en ce qui concerne l'appétence. Ainsi, le pin et le géraniol ont été qualifiés d'appétissants quand un terme positif accompagne l’odeur, alors que le parmesan et le cumin étaient beaucoup moins désirables lorsqu’ils étaient liés au qualificatif négatif.
Comme l’explique l’un des auteurs, « c’est la première fois que l’on parvient à influer sur la comestibilité d’un aliment en modifiant sa perception olfactive par des mots, et même quand ceux-ci n’ont aucun rapport avec l’alimentation ou que le produit n'est pas comestible ».
En élargissant le propos, on pourrait en déduire, et l'expérience appuie cela, que la description écrite - pensons à une carte de restaurant - ou orale d’un plat nous donnera plus ou moins envie d'y goûter.
Dernière mise à jour: mai 2014
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