Inégalités entre les sexes : le cerveau des femmes souffre
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Plus un pays respecte l’égalité des genres, plus les femmes présentent des scores élevés aux tests cognitifs à l’âge mûr, ce qui signifie que les inégalités pourraient intervenir dans le vieillissement cérébral et le risque de démence.
Cette équipe franco-américaine (universités Paris-Dauphine et Columbia) a passé en revue des études réalisées dans une trentaine de pays à travers le monde, portant sur les performances aux tests cognitifs (mémoire, raisonnement, résolution de problèmes…) au-delà de 50 ans. L’objectif consistait à cerner les différences entre hommes et femmes et à essayer de les expliquer.
Résultat : les femmes réussissent les tests au moins aussi bien, voire mieux, que les hommes dans les pays qui prônent et appliquent l’égalité des genres, comme c’est le cas en Europe du Nord (pensons à la Suède). Par contre, dans les sociétés où les rôles sont (très) différenciés, compartimentés, stéréotypés, les femmes présentent des performances cognitives (bien) moins favorables. Sur le plan individuel, ces associations sont modulées par l’éducation et le parcours professionnel, mais cela n’enlève rien à leur réalité globale.
La cognition des seniors ne peut pas être entièrement comprise sans référence à l’égalité des genres, aux réalités de l’environnement social et culturel et aux opportunités qui sont offertes, expliquent en substance les chercheurs. D’ailleurs, lorsqu’une société évolue vers une plus grande égalité des genres, on observe une tendance vers un meilleur équilibre des performances cognitives entre les sexes. Cet aspect n’a pas été abordé dans cette étude, mais on ajoutera qu’une moins bonne performance cognitive peut traduire un vieillissement plus rapide du cerveau, une détérioration plus nette des capacités cérébrales, avec un risque plus élevé de démence.