L’hyperhidrose ou la transpiration excessive

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L’hyperhidrose ou la transpiration excessive

dossier On parle d’hyperhidrose lorsqu’il y a une transpiration excessive, de manière répétée, surtout aux aisselles, ainsi qu'aux mains ou aux pieds. Quelles causes et quelles solutions ?


Il existe deux sortes de glandes sudoripares.

• Les glandes sudoripares apocrines conduisent à un follicule pileux. On ne les retrouve pas sur toute la surface du corps mais à certains endroits : aisselles, région anale et autour des tétons. La sueur qu’elles dégagent est produite en continu tout au long de la journée et peut être influencée par les efforts ou les émotions.

• Les glandes sudoripares eccrines sont situées au sein de la peau et sont amenées à la surface via un petit conduit vascularisé. Elles sont impliquées dans la thermorégulation du corps. L’innervation du système des glandes eccrines se fait via des fibres du système nerveux sympathique involontaire. Ces terminaisons nerveuses transmettent leur stimulus via des neurotransmetteurs aux glandes sudoripares, principalement de l’acétylcholine. Le nombre de glandes sudoripares varie de 120 à 620 par cm² avec un total de 2 à 5 millions pour tout le corps !

Les causes d’une transpiration excessive

Les causes principales et originelles restent inconnues mais il s’agit bel et bien d’une pathologie spécifique. On a jadis évoqué la piste d’une origine psychique mais des études psychologiques n’ont pu aboutir dans ce sens. L’origine d’un tel stimulus se trouve probablement dans le cerveau, dans l’hypothalamus. L’hérédité entre en ligne de compte. En effet, dans 30 à 50% des cas, on retrouve une prédisposition héréditaire. On parlera ainsi d’hyperhidrose lorsque la sudation excessive ne va pas de pair avec une autre maladie, bref, lorsqu’elle touche des personnes dites 'en bonne santé'. Cette hydrohidrose idiopathique (vu qu’aucune cause n’a été trouvée) est principalement localisée sous les aisselles, au niveau de la paume des mains et de la voûte plantaire. Cette dernière forme peut également découler d’une malformation de la colonne vertébrale. Lorsque toutes les glandes sudoripares sont hyperactives, les causes sont probablement sous-jacentes : une surcharge pondérale, la ménopause, une infection chronique comme par exemple la tuberculose, des maladies endocriniennes comme le diabète, une hyperthyroïdie, le cancer, certains médicaments. Enfin, notez que l’hyperhidrose est souvent l’une des conséquences d’une pathologie psychologique comme par exemple des troubles liées à l’angoisse.

Diagnostic

Un test iode-amidon permet facilement de localiser les endroits les plus sensibles à l’hydrohidrose. Pour ce faire, la peau sera parfaitement nettoyée au préalable et séchée. Elle sera enduite d’une solution alcoolisée à base de 20% d’iode. Après séchage de la peau, on appliquera de l’amidon. Ce dernier réagit avec l’iode en présence d’eau donc de transpiration et donne une coloration bleue foncée-noire à la place des gouttes de sueur. Très pratique !

Traitement

Jadis on préconisait l’application locale de certaines solutions alcoolisées ou de pommades à base de sels d’aluminium mais cela ne donnait que peu d’effets.

L’électrothérapie
Les petits canaux sudoripares seraient ainsi temporairement fermés. Ce qui aide surtout pour les cas de sudation peu importante. Cette thérapie doit être répétée régulièrement. Récemment, un appareillage a été mis au point qui permet une électrothérapie à domicile. Elle est à déconseiller pour les cas sévères. Un courant continu de faible intensité (max 20mA) passe via ce qu’on appelle un lit d’eau vers la main ou le pied. La thérapie durera environ 20 minutes. La sécrétion de sueur se normalise après 10 séances. Après, selon les résultats obtenus, il suffira d’opter pour un traitement dit d’entretien par iontophorèse à raison d’une fois par semaine.

Opération
Il existe des techniques plus invasives comme une sympathectomie thoracique au cours de laquelle on détruira quelques centres nerveux (ganglions). Les résultats oscillent entre 60 à 80% de réussite en diminuant considérablement la transpiration excessive. Il s’agit bien entendu d’une opération avec des risques postopératoires comme notamment des douleurs nerveuses. On pratique parfois de petites incisions au niveau de la couche cutanée avec excision des glandes sudoripares. Soit une micro-liposuccion. Cette opération comporte néanmoins des effets secondaires particulièrement pénibles et de nouvelles glandes sudoripares apparaissent en d’autres endroits après l’opération, ce qui rend l’effet de cet acte chirurgical assez modéré à long terme.

Les injections botuliques
Une nouvelles possibilité de traitement consiste à bloquer les sécrétions de sueur à l’aide de toxine botulique qui ‘anesthésie’ le nerf qui mène au muscle et donc la glande sudoripare qui ne reçoit plus de stimuli. Etant comme paralysée, elle ne travaille plus et donc ne produit plus de sueur. Seul bémol : une efficacité limitée dans le temps qui nécessite le renouvellement de ce traitement de façon régulière ! En médecine parallèle, on recommande des préparations à base de sauge, de camomille ou encore de valériane mais on ne dispose encore d’aucune donnée scientifique valable sur ce sujet. Il en va de même pour les plantes chinoises ou pour l’acupuncture, le biofeedback et l’hypnose.



Dernière mise à jour: janvier 2024

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