Vie de couple : sommes-nous programmés ?
news
Une équipe américaine établit un lien entre certaines caractéristiques génétiques et la manière dont nous réagissons émotionnellement dans la relation de couple.
Nous possédons tous le gène dont il est question ici, et qui est baptisé 5-HTTLPR. Ce qui différencie les uns et les autres, c’est la variante : on parle d’allèle, un terme qui désigne les versions possibles d’un même gène. Et il s’avère que 5-HTTLPR est impliqué dans la régulation de la sérotonine, un neurotransmetteur qui joue un rôle crucial dans l’humeur.
Durant une vingtaine d’années, des chercheurs de l’université de Californie (Berkeley) ont suivi quelque deux cents couples mariés, avec une analyse préalable des caractéristiques génétiques des conjoints. Tous les cinq ans, ils ont été invités à rendre compte de leur degré de satisfaction conjugale et à participer à un face-à-face observé de près par les spécialistes. Ceux-ci ont décrypté la nature des conversations, les expressions faciales, le langage corporel, le ton de la voix…
Que montrent les résultats ? Que certaines particularités du gène 5-HTTLPR (certains allèles) – concernant ici 20% des participants – exercent une influence déterminante sur la manière dont la relation de couple est vécue émotionnellement. Ainsi, ces personnes ressentent beaucoup plus intensément les émotions négatives (colère, mépris…) et positives (humour, affection…). Ce qui revient à dire que ces partenaires sont bien plus susceptibles de s’épanouir dans une vie de couple harmonieuse, mais ils risquent de beaucoup plus souffrir si elle est dégradée. Ceux qui ne présentent pas ces variantes ressentiront moins les fluctuations du climat émotionnel.
Les auteurs ajoutent qu’aucune variante de ce gène n’est meilleure ou moins bonne qu’une autre. Ce qui a été démontré, c’est que la génétique, l’émotion et la satisfaction conjugale sont solidement reliées.