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Le risque de suicide détecté dans le sang ?
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Une équipe américaine a identifié d’importantes concentrations d’une protéine dans le sang de patients suicidaires. Une piste est ouverte.
La possibilité de détecter « un marqueur du suicide » pourrait évidemment s'avérer d’un immense intérêt dans la prévention de ces drames. Nous en somme encore loin, même si ces recherches, coordonnées par une équipe de l’université de l’Indiana, constituent un très intéressant pas en avant. Elles ont concerné des patients souffrant de trouble bipolaire (trouble maniaco-dépressif) ou de schizophrénie : les uns et les autres sont à risque majeur de suicide.
Un indicateur prédictif du passage à l'acte
Dans un premier temps, les spécialistes ont analysé des échantillons de sang et mis en évidence des quantités particulièrement élevées d’une protéine codée par un gène appelé SAT1. Ils ont procédé de la même manière sur des prélèvements sanguins réalisés sur des patients bipolaires décédés par suicide et ils ont trouvé des concentrations encore plus importantes. Ils ont ensuite essayé de vérifier leur hypothèse auprès de patients admis pour tentative de suicide dans un établissement spécialisé. Ici aussi, le SAT1 est apparu comme un indicateur important, potentiellement prédictif du passage à l’acte.
Les auteurs insistent cependant sur le fait que leur étude a concerné un groupe relativement restreint d’individus, et qu’en l’état, les résultats ne peuvent pas prétendre à une application clinique. Sachant aussi que ces patients présentent des pathologies bien spécifiques et qu’élargir telles quelles ces observations à une population plus large et plus diversifiée n’a pas de sens.
Ceci étant, il s’agit d’une avancée. En relation étroite avec l’évaluation et l’accompagnement psychiatriques, l’identification de biomarqueurs du suicide pourrait rendre d’immenses services.