Phimosis : faut-il décalotter les petits garçons ?
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Le plus souvent, l’adhérence disparaît d’elle-même
Le plus souvent, l’adhérence disparaît d’elle-même : la croissance du gland et les petites érections, qui surviennent dès les premiers mois de la vie, contribuent au fil des mois à détendre et élargir progressivement le capuchon de peau.
Côté hygiène, pas d’inquiétude. S’il est vrai qu’il est plus hygiénique pour un adolescent ou un adulte de se décalotter lors de sa toilette intime, c’est inutile chez un petit garçon. Une toilette classique de son sexe et de ses fesses au moment de chaque change et du bain est amplement suffisante.
Seul souci possible : le phimosis favorise parfois l’apparition d’infections urinaires ou encore d’infections au niveau du gland. Ces balanites provoquent des rougeurs, un écoulement purulent, une gêne, des démangeaisons au niveau du gland. Pour les traiter, il suffit de bien nettoyer l’extrémité de la verge avec des compresses imprégnées d’antiseptique. Aucune inquiétude à avoir s’il s’agit d’un épisode isolé.
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Phimosis : quand faut-il consulter ?
- Après trois ans, si les difficultés persistent, le médecin peut proposer l’application pendant plusieurs semaines d’une pommade contenant des corticoïdes, comme celle utilisées pour l’eczéma, pour assouplir la peau du prépuce. L’apparition de sécrétions blanchâtres est normale. Une circoncision ne sera proposée qu’en l’absence d’amélioration.
- Des balanites (infections du prépuce) et/ou des infections urinaires à répétition doivent faire envisager plus précocement l’application de la pommade contenant des corticoïdes ou la circoncision.
- Dans de rares cas, le méat urinaire ne se situe pas au bout de la verge mais à sa face postérieure. Le jet d’urine ne se fait alors pas dans l’axe de la verge. Il s’agit d’une malformation de l’urètre (conduit entre la vessie et l’extérieur) qui doit souvent être corrigée chirurgicalement. Un avis auprès d’un urologue est donc indiqué.
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Le respect de son intimité
Un dernier argument s’il en fallait encore pour oublier pour de bon le décalottage : le respect de l’intimité, et ce dès le premier âge. On le sait, il est important d’expliquer aux enfants que leurs organes sexuels n’appartiennent qu’à eux. Et que s’ils ont tout à fait le droit de les toucher et de « jouer » avec, personne d’autre ne peut le faire. Il semble donc logique d’appliquer cette règle dès le berceau, en évitant aux petits garçons une manipulation de leur sexe qu’ils pourraient percevoir comme très agressive. Et cela même s’ils ne sont âgés que de quelques semaines.
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