Trouble du stress post-traumatique : qu'est-ce que le TSPT et comment le traiter ?
dossier
Après avoir été confrontées à un événement choquant, de nombreuses personnes souffrent de symptômes de stress post-traumatique. Elles se sentent impuissantes, vulnérables et terrifiées, ou bien elles ne ressentent tout simplement plus rien car elles ne pensent plus qu'à survivre. Puis vient le choc : la peur, l'impuissance, le désarroi et la colère. Certains se mettent à trembler et à pleurer, d'autres regardent en silence devant eux sans rien comprendre. Il s'agit là de sentiments et de réactions normaux, qui disparaissent après quelques semaines. Mais ce n'est pas le cas pour tout le monde.
Les expériences particulièrement choquantes, comme un accident de la circulation, un braquage, une maltraitance ou une violence d’ordre sexuel, un attentat ou une guerre, sont plus difficiles à oublier. Elles peuvent dérégler toute une vie et la guérison requiert plus de temps. Le délai varie selon les cas mais la plupart des victimes parviennent à surmonter ce traumatisme grâce au soutien de leurs proches.
Selon MIND, une initiative du Fonds Psychische Gezondheid, de MIND Korrelatie et de MIND Landelijk Platform Psychische Gezondheid, des associations néerlandaises, 10% des personnes confrontées à un événement choquant développent un TSPT, un trouble de stress post-traumatique. Celui-ci se traduit par des problèmes physiques et psychiques comme des palpitations, une humeur morose ou une tendance à sursauter pour un rien. Les enfants et les adolescents peuvent également souffrir de TSPT.
Voir aussi l'article : Grossesse, accouchement et stress post-traumatique
Symptômes du trouble du stress post-traumatique
- Vous revivez l’événement traumatisant. Vous voyez, sentez, entendez, goûtez et ressentez tout comme au moment où il s'est produit.
- Vous avez un sommeil agité et des cauchemars.
- Flashbacks : le souvenir de l’événement revient sans cesse.
- Vous avez des palpitations en vous remémorant l’événement. Vous tremblez, vous transpirez, vous respirez difficilement. La peur vous paralyse.
- Vous évitez tout ce qui vous rappelle le traumatisme afin de vous protéger de la violence de vos émotions. Vous n’êtes pas capable d’en parler et vous tentez de refouler vos souvenirs.
- Parfois, vous ne ressentez plus rien. Vous êtes en pilotage automatique. Vous vous renfermez sur vous-même et fuyez ce qui s’est passé, par exemple en vous réfugiant dans le travail ou l’alcool.
- Vous êtes tendu. Parfois, vous vous mettez à pleurer sans raison. Vous êtes d’humeur sombre, rien ne vous amuse. Vous vous sentez coupable et perdez toute estime en vous-même. Vous avez du mal à vous concentrer.
Voir aussi l'article : Dépression post-partum : les conseils et les traitements
Trouble simple ou trouble complexe
Le trouble de stress post-traumatique survient après un événement heurtant ou une série de traumatismes mais tous ces incidents n’entraînent pas nécessairement de TSPT. Le développement du TSPT dépend de différents facteurs : l’événement en lui-même, le soutien apporté ensuite, la personnalité de la victime et la manière dont elle appréhende ce qui s’est produit.
Concrètement, cela signifie :
- L’événement : de quel type d’événement s’agissait-il ? Quelles étaient sa gravité et sa durée ? A quel point vous sentiez-vous impuissant, aviez-vous peur ? Avez-vous affronté ce problème seul ou d’autres personnes étaient-elles impliquées ? Cet événement s’est-il produit une fois ou plus fréquemment ? Il semble que les épisodes vécus en solitaire, qui se sont répétés ou qui ont duré longtemps soient plus difficiles à surmonter.
- La prise en charge : une bonne prise en charge permet de mieux surmonter le traumatisme. Le soutien de votre entourage est donc essentiel. Vous devez pouvoir vous tourner vers une personne de confiance. Votre entourage doit vous accorder le temps d’en parler et vous donner le sentiment d’être compris.
- La personnalité : êtes-vous en mesure de parler de vos sentiments ? Etes-vous d’un naturel optimiste ? Acceptez-vous facilement le soutien d’autrui ? Pouvez-vous admettre qu’une expérience traumatisante vous rende maussade et angoissé durant quelques semaines ? Si c’est le cas, vous êtes moins exposé au TSPT.
- La manière dont vous vous remémorez l’expérience : les pensées « positives » facilitent la gestion du traumatisme. Certains estiment avoir eu plus de chance que d’autres ou accordent encore plus de valeur à leur existence. Il vous sera plus difficile de surmonter le traumatisme si vous pensez que vous êtes poursuivi par la poisse, par exemple.
De brefs symptômes de stress post-traumatique sont une réaction normale à un événement traumatisant. Si ces problèmes se prolongent au-delà de trois mois, mieux vaut demander de l’aide à votre médecin traitant car des symptômes de TSPT grave et complexe entravent votre liberté de mouvement.
Voir aussi l'article : Trouble de stress aigu après un traumatisme : symptômes et traitement
Traitement du TSPT
Il existe différents types de traitement pour soigner le trouble de stress post-traumatique . Discutez des options avec votre médecin traitant, en fonction de vos symptômes.
- Psychothérapie : durant les séances, vous parlez longuement de l’expérience vécue. Cela vous permet d’exprimer vos émotions et de recadrer ce que vous avez enduré. Vous pouvez opter pour une psychothérapie individuelle, en compagnie de votre partenaire ou pour des séances de groupe. D’après MIND, la psychothérapie atténue les problèmes de 80% des patients.
- EMDR : EMDR signifie Eye Movement Desensitization and Reprocessing. Cette thérapie vise à vous délivrer de la charge émotionnelle de votre expérience.
- Médicaments : les antidépresseurs aident à réduire les sentiments de tristesse et de contrariété. Leur action n’est pas immédiate. Durant l’intervalle, vous pouvez prendre des calmants ou des somnifères pour combattre l’insomnie, l’angoisse, la tension et l’agitation. Ces médicaments font l’objet d’une prescription médicale et ne constituent pas d’alternative à un traitement.
Voir aussi l'article : Crise d'angoisse : quels symptômes, que faire ?
Que pouvez-vous faire ?
- Accordez-vous du temps et reposez-vous. Revenez petit à petit sur ce qui s’est passé. Parlez-en à une personne de confiance et/ou à quelqu’un qui a vécu le même type d’événement. Ecrivez ce dont vous vous souvenez, ce que vous avez entendu, senti et pensé.
- Discuter avec d’autres de leur vie peut vous aider à retrouver un fonctionnement normal.
- Reprenez progressivement vos activités quotidiennes.
- En cas d’insomnie, établissez une routine quotidienne et respectez-la.
- Nourrissez-vous sainement et faites ce que vous aimez.
Voir aussi l'article : Comment lutter contre la solitude ?
Conseils pour la famille et les amis
- Surmonter un événement choquant prend souvent des mois. Ecoutez ce que la victime vous raconte et demandez ce que vous pouvez faire pour la soutenir. Ne prenez pas la personne en charge si elle ne vous l’a pas demandé.
- Prenez au sérieux d’éventuels sentiments de culpabilité. Par exemple, demandez : « Qu’aurais-tu pu faire d’autre ? » Cela aide la personne concernée à retrouver une certaine maîtrise.
- Ne plaisantez pas à propos de ce qui s’est produit et ne dites surtout pas : « Oublie ça le plus vite possible ! »
- Ne vous négligez pas. Cherchez du soutien si vous en éprouvez le besoin.
Voir aussi l'article : Dépression : que pouvez-vous faire pour mieux la gérer ?