Cancer du sein : quel risque du travail de nuit ?
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Le lien entre le travail de nuit et le développement du cancer n’est pas clairement établi. Certaines études établissent une association entre le travail de nuit pendant une longue période (plus de 20 ans) et le cancer du sein, d’autres n’ont rien trouvé.
Le lien entre le travail de nuit et le cancer du sein (et d’autres problèmes de santé) n’est jusqu’à présent établi que dans le cadre d'expérimentations animales et des études épidémiologiques chez l’homme. Sur cette base, le Centre international de recherche contre le cancer a décrété voici plusieurs années que le travail de nuit pouvait être cancérigène, et le Danemark l’a reconnu comme maladie professionnelle pour les femmes qui travaillent de nuit.
Les causes possibles sont la diminution de la production de mélatonine et l’augmentation des oestrogènes, la perturbation chronique de l’horloge biologique et la diminution de l’apport en vitamine D par manque de lumière du jour.
Mais le lien de causalité n’a pas été définitivement démontré. Il se pourrait aussi que les femmes qui travaillent de nuit aient - globalement ! - des enfants plus tard, une plus mauvaise alimentation, fassent moins d’exercice et boivent plus d’alcool, soit autant de facteurs qui augmentent le risque de cancer du sein et la prise de poids.
Selon certaines données, l’augmentation du risque de cancer du sein est estimée à 1,5 après 20 ans de travail de nuit. Pour les femmes présentant des facteurs de risque particuliers, comme des antécédents de cancer du sein, l'augmentation du risque devrait les inciter à ne pas occuper un travail de nuit.
Si le lien entre le travail de nuit et le cancer du sein s'explique effectivement par la perturbation de l’horloge biologique, il est probable que travailler moins de nuits consécutives réduira le risque. Il semble que travailler maximum deux nuits consécutives pourrait causer moins de problèmes. Un ajustement des habitudes alimentaires pourrait également avoir un effet bénéfique.