Maladie d’Alzheimer : dormez-vous bien ?
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Dans quelle mesure les troubles du sommeil, en particulier l’insomnie, participent-ils au risque de développer une démence, dont la maladie d’Alzheimer ?
Comme l’explique cette équipe américaine (université de Californie), « il existe un intérêt croissant pour la relation entre le sommeil et la maladie d’Alzheimer, et singulièrement la concentration de bêta-amyloïde ». Cette protéine est présente naturellement dans le cerveau, mais son accumulation, avec la formation de dépôts (plaques), constitue l’une des caractéristiques d’Alzheimer.
Les chercheurs ont mené une expérience sur un groupe de volontaires âgés de 22 à 72 ans. Ils ont passé une première nuit tout à fait normale, alors qu’une privation de sommeil leur a été imposée lors de la seconde. A chaque fois, leur cerveau a été observé par scanner (Pet Scan). Que constate-t-on ? « Une nuit sans sommeil se traduit par une augmentation des taux de bêta-amyloïde dans des régions du cerveau impliquées dans la maladie d’Alzheimer », commentent les spécialistes. Cette hausse est (très) variable entre les participants, sachant qu’elle tourne en moyenne autour de 5%. On constate aussi que l’humeur se dégrade après une nuit d’insomnie.
Cette étude présente une grosse limite, puisqu’elle ne dit rien de l’évolution du taux d’amyloïde pendant les jours suivants, et elle ne répond donc pas à la question de savoir si les concentrations reviennent à la normale (ou pas) après une bonne nuit de sommeil. En tout cas, les chercheurs disent fournir « une preuve préliminaire » de l’effet négatif de la privation de sommeil sur le taux de bêta-amyloïde dans le cerveau. Cette piste doit donc encore être largement explorée. Ceci étant, elle permet de rappeler combien le sommeil joue un rôle clé pour la santé physique et mentale.