Grossesse : 4 femmes sur 10 mal préparées
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En Belgique, près de quatre femmes sur dix ne savent pas qu’elles peuvent influencer de façon positive la santé de leur bébé avant la conception, en particulier en ce qui concerne les bienfaits essentiels de l'acide folique.
En dépit des recommandations, à peine un peu plus de la moitié des femmes (56%) utilisent de l’acide folique durant la phase de planification de la grossesse. Une femme sur trois (36%) ignore ce qu’est l'acide folique et quel effet il a sur la santé de son bébé, alors qu'il réduit significativement le risque de dos ouvert (spina bifida) et de crâne ouvert chez les bébés.
Ces résultats sont issus d'une enquête (*) réalisée auprès d'un millier de femmes belges âgées de 18 à 40 ans.
Près de la moitié (44%) des femmes belges ne prennent pas les précautions nécessaires lors de la phase de planification afin de prendre soin de la santé du bébé. Or, la phase comprise entre l'arrêt du contraceptif et le début de la grossesse est une période décisive pour la santé future du bébé. « C'est un chiffre tout à fait remarquable et alarmant », explique le Dr Johan Van Wiemeersch, président de l’Association professionnelle des obstétriciens et gynécologues belges. « La plupart des femmes savent que la grossesse exige un ajustement du mode de vie, mais les actions ne suivent pas efficacement. »
Lors de la première planification de grossesse, la plupart des femmes belges consultent le gynécologue, mais trois sur dix négligent cette étape cruciale, et une sur six (16%) ne prend même aucune précaution durant la phase de pré-conception.
L’importance de l'acide folique
La planification de grossesse très limitée chez les femmes se reflète également dans l'utilisation des folates, parmi lesquels l’acide folique est l’élément le plus connu. L'acide folique est une vitamine importante pour les femmes enceintes car elle stimule la production de cellules sanguines saines, a un effet positif sur l'absorption du fer et peut aider à prévenir des anomalies congénitales comme le spina bifida et le bec de lièvre. Au cours de la phase de planification, seulement cinq femmes belges sur dix (56%) prennent de l'acide folique. Plus encore : quatre sur dix (40%) sont convaincues que l'acide folique n’est pas important au cours de la phase de planification.
Il est également frappant qu’il y ait beaucoup de confusion entre une alimentation saine et l'acide folique. Chez un quart des femmes (24%), il reste l’idée fausse qu'une alimentation saine est suffisante dans la phase de planification. La communauté médicale est pourtant convaincue qu’il est impossible pour les femmes enceintes d’obtenir suffisamment d'acide folique grâce aux aliments. Le Conseil supérieur belge de la santé conseille donc de prendre 0,4 mg d’acide folique par jour.
« Il y a un besoin urgent d'une plus grande sensibilisation de l'impact de l'acide folique pendant la phase de planification. Les femmes sont trop peu conscientes à l’heure actuelle des propriétés positives de l'acide folique sur la santé de leur futur bébé », ajoute Dr Johan Van Wiemeersch.
La recherche montre que l'utilisation d'acide folique pendant la période précédant la conception réduit considérablement le risque de malformation du tube neural, qui pourrait conduire à un dos ouvert ou à un crâne ouvert. La prise d’acide folique avant la conception du bébé peut prévenir environ 70% des anomalies du tube neural. « Nous avons tout intérêt à ce que les femmes soient davantage conscientes de la façon dont elles peuvent envisager la santé de leur enfant dès la phase de planification, y compris par l'utilisation de l'acide folique. Il est significatif que 60% des femmes aujourd’hui ne sachent pas que l'acide folique réduit le risque de spina bifida ou d'anencéphalie. Il faut changer cela de toute urgence », conclut Dr Johan Van Wiemeersch.