La peur de mourir aggrave la crise cardiaque
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Les patients qui ont ressenti une peur intense de la mort lors d’un infarctus accusent des lésions cardiaques plus graves et sont davantage à risque de rechute.
Cela va sans dire : la crise cardiaque engendre, chez le patient qui en est victime, un état de stress important. Toutefois, cette intensité est variable selon les individus, tout comme ses conséquences. Une récente étude, conduite par des chercheurs de plusieurs universités britanniques, a cherché à évaluer l’ampleur de cette détresse émotionnelle, et la comparer avec les impacts physiques qu’elle engendre.
Deux cents patients, admis en urgence pour des douleurs thoraciques et d’autres manifestations typiques d’un (pré)infarctus (syndrome coronarien aigu), ont été interrogés sur leur niveau de stress au moment où les symptômes se sont manifestés. Parallèlement, les chercheurs ont déterminé, sur base des analyses sanguines, leurs niveaux de TNF-alpha, un marqueur inflammatoire.
Suivi du patient et prévention de la récidive
Un patient sur quatre a fait état d’une peur extrême de mourir. Pour les autres, cette détresse était qualifiée – mais tout est relatif - de modérée (l’écrasante majorité) à faible. Et il apparaît qu’au plus le patient ressent la peur de la mort, au plus les niveaux de marqueurs inflammatoires sont élevés. Ce qui signifie, poursuivent-ils, que les lésions cardiaques sont plus prononcées et le risque de récidive est augmenté.
Etant donné que la peur ne se contrôle pas, singulièrement dans ces circonstances, les implications pratiques de cette observation ne sont pas claires. Les spécialistes précisent néanmoins qu’une meilleure compréhension des relations entre les facteurs psychologiques et biologiques dans la survenue de la crise cardiaque ouvrirait des perspectives nouvelles de prise en charge, pour l’essentiel en termes de suivi du patient et de prévention de la récidive.