Insomnie : la mémoire souffre dès 45 ans
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Dans quelle mesure l’insomnie chronique, qui affecte une proportion importante de la population, altère-t-elle les fonctions cognitives ?
L’insomnie chronique est définie par une difficulté à s’endormir ou à rester endormi, le problème survenant au moins trois nuits par semaine pendant plus de trois mois, avec souvent une incidence sur le fonctionnement physique et mental au cours de la journée.
Une équipe canadienne (université de Montréal) a étudié ces effets sur les fonctions cognitives (mémoire, attention, raisonnement...) auprès de quelque 30.000 adultes âgés de plus de 45 ans. Ils ont été scindés en trois groupes : insomnie chronique, troubles du sommeil sans conséquence sur le fonctionnement diurne, pas de problème de sommeil. Les participants ont rempli un questionnaire, passé des examens physiques ainsi qu’une batterie de tests neuropsychologiques (fonctions cognitives).
Un effet négatif direct
Les chercheurs expliquent : « Nous avons tenu compte des autres facteurs pouvant influer sur les performances cognitives, comme les caractéristiques cliniques, démographiques ou liées au mode de vie. Il s’avère que les personnes appartenant au groupe souffrant d’insomnie chronique obtiennent des résultats significativement moins bons aux tests cognitifs par rapport aux deux autres groupes. C’est surtout la mémoire déclarative qui est altérée, c’est-à-dire la mémoire basée sur des concepts et des faits, comme le sens des mots, les lieux et les événements. Cette constatation laisse penser que l’insomnie chronique présente un effet négatif direct sur la mémoire, indépendamment de l’influence des autres problèmes de santé associés ».
L’une des questions consiste à savoir si à long terme, ces altérations peuvent contribuer au développement de troubles plus graves, de type démence (maladie d’Alzheimer). En tout cas, les personnes confrontées à une insomnie chronique devraient faire appel à une aide spécialisée.