Comment un film change notre manière de respirer

news Lorsque nous regardons un film, le type de séquence influence la composition de l’air que nous expirons. Et au cinéma, ces modifications sont synchronisées.

Quelque 10.000 spectateurs ont participé à cette expérience coordonnée par une équipe allemande (Institut Max Planck). Une série de scènes de films ont été diffusées dans un cinéma, avec une alternance de séquences comiques, dramatiques, à suspense, plutôt neutres, etc. Des capteurs avaient été placés dans la salle afin de mesurer la composition de l’air ambiant, à savoir les concentrations de dioxyde de carbone et d’une centaine de composés organiques volatils.

L’analyse montre que des changements significatifs interviennent lors des scènes à suspense et des scènes comiques, dans des proportions suffisamment nettes pour que l’on puisse parler de modifications synchronisées entre les spectateurs, et ceci de la même manière pour tous les groupes (aux profils différents) qui ont assisté aux projections. Les chercheurs parlent de « réponse prévisible aux stimuli », ici audiovisuels, avec un effet sur la fonction respiratoire et les émissions de molécules chimiques.

Au-delà de ce constat, les auteurs envisagent des implications qu’ils qualifient d’importantes. Ainsi, alors que beaucoup de recherches s’intéressent aux marqueurs de maladies détectables dans l’haleine, il est nécessaire de tenir compte de ces « interférences émotionnelles ». D’autant que lors de l’expérience au cinéma, la plus forte réponse a été observée au moment des scènes à suspense, et ceci laisse supposer que l’état d’anxiété d’un patient pendant les tests d’haleine ne sera pas un élément neutre.