Plus on pense vite, plus on prend des risques
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Tout nous pousse à devoir penser de plus en plus vite. Conséquence : nous sommes enclins à courir davantage de risques.
Et cela n’a rien à voir, en tout cas dans l’étude qui nous occupe ici, avec le fait d’être contraint de réagir vite sur le moment, afin de résoudre un problème immédiat, sans possibilité de pouvoir prendre du recul. Il est plutôt question, en fait, d’un phénomène d’emballement. C’est ce que déduit le Pr Emily Pronin, du département de psychologie de l’université de Princeton (New Jersey), de deux expériences éclairantes conduites sur le sujet.
La première a consisté à inviter des volontaires à lire à haute voix des textes défilant sur un écran d’ordinateur soit à vitesse normale, soit deux fois plus vite, soit deux fois plus lentement. Elle leur a ensuite demandé de souffler (virtuellement) dans des ballons apparaissant sur le même écran : chaque expiration rapportait un peu d’argent, mais augmentait le risque de faire exploser le ballon. Les participants pouvaient à tout moment décider d’arrêter ou de continuer, avec le risque de perdre tout l’argent accumulé si le ballon venait à crever. Résultat : la lecture à un rythme rapide est associée à une prise de risque bien supérieure.
La seconde expérience a reposé sur la diffusion d’une vidéo à des vitesses variables, avec ensuite évaluation de l’engagement dans des comportements à risque. Même résultat. Dans un article publié par la revue « Psychological Science », les auteurs replacent leurs observations dans un contexte plus large, et plus « quotidien » aussi, et font notamment référence à cette tendance à la prise de risque que l’on observe dans le monde de la finance ou dans le jeu en ligne.