Des donneurs de sperme au succès très inquiétant !
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La possibilité de choisir « à la carte » un père biologique risque d’engendrer de sérieux problèmes au Canada et aux Etats-Unis.
Le signal d’alarme a été déclenché par des spécialistes canadiens, qui affirment que la réglementation insuffisamment stricte qui encadre le don de sperme en Amérique du Nord risque, à terme, de déboucher sur des situations extrêmement préoccupantes, liées à des naissances co-sanguines involontaires entre demi-frères et demi-sœurs.
Le problème trouve une origine à multiples facettes. D’abord, contrairement à la situation qui prévaut en France ou en Belgique, il n’existe pas de limite claire au nombre total de naissances vivantes « autorisées » par donneur de sperme. Ensuite, le fait que des parents demandeurs puissent choisir leur donneur « à la carte » (couleur des yeux, taille, parcours scolaire, qualités sportives…) les conduit, assez logiquement, à sélectionner les critères jugés les plus positifs, ce qui implique – par la force des choses – qu’on finit par retomber sur le même panel de donneurs. Enfin, comme le souligne Juliet Guichon, professeur de bioéthique à l’université de Calgary : « Il faut tenir compte du bouche-à-oreille. Les gens qui habitent le même quartier, qui sont issus des mêmes milieux socio-économiques, qui se connaissent…, vont se conseiller les mêmes médecins, les mêmes centres médicaux où choisir le donneur et où pratiquer l’insémination ».
Et dès lors, leurs enfants, issus d’un même père biologique, sont susceptibles d’évoluer à leur tour dans le même environnement, de nouer une relation sentimentale, et d’enfanter. Avec la multiplication des naissances liées à un même donneur, ces naissances consanguines a priori statistiquement improbables ne le sont plus du tout.