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Les différentes réactions de la peau dues au soleil
dossier
Outre l'érythème actinique (le "coup de soleil"), les lésions oculaires et les cancers de la peau, dont le mélanome malin (voir notre dossier Le soleil dans la peau), le soleil déclenche ou accentue la lucite estivale, le vitiligo et des réactions allergiques liées à l'usage de médicaments ou de produits cosmétiques. Explications.
Voir aussi l'article : Vidéo - La peau et le soleil
La lucite estivale
Les symptômes sont proches de ceux de l’urticaire et concernent surtout le décolleté, les épaules et les bras. La lucite estivale (ou allergie solaire) touche environ 10% de la population, dont 90% de femmes. Déclenchée par les UVA, elle apparaît généralement entre 15 et 25 ans. Les récidives sont alors (très) fréquentes, sachant que les symptômes s’accentuent au fil du temps. Les lésions se présentent sous la forme de petites papules rouges très prurigineuses, non confluentes. Elles s’atténuent endéans les quinze jours. Les démangeaisons sont intenses.
Prévention et traitement
L'application d'une crème antihistaminique s'accompagne d'un effet calmant. Un dermocorticoïde peut également aider. La meilleure arme reste la prévention : éviter autant que possible l'exposition directe de la peau au soleil et, pour les zones dénudées, recourir à un écran total. En ce qui concerne les vêtements : port de manches longues et de longues jupes ou de pantalons, avec un chapeau à larges bords ou une casquette. La prescription de caroténoïdes, de vitamine E ou d'antipaludéens de synthèse sera décidée par le dermatologue. La puvathérapie peut être indiquée.
La lucite polymorphe
Elle touche autant les hommes que les femmes, et ne survient que vingt-quatre à quarante-huit heures après l'exposition au soleil (même très modérée). Elle s'accompagne de manifestations plus sévères que la lucite bénigne, en particulier lorsqu'elle affecte le visage. Les recommandations rejoignent celles qui précèdent.
Voir aussi l'article : Allergie au soleil ou lucite : symptômes, durée, traitement
Les réactions phototoxiques et photoallergiques
Quel mécanisme ?
La réaction de photosensibilisation indique que la peau est sensible aux photons, particules qui composent le rayonnement ultraviolet. Cette sensibilisation s'explique par la présence dans la peau de substances qui réagissent sous l’action des UV. Ce phénomène peut être consécutif à la prise de médicaments, à l’application de cosmétiques, ainsi qu'à une surproduction hormonale (chez la femme enceinte, notamment).
Quelles réactions ?
- La réaction phototoxique est caractérisée par un érythème et des vésicules. Elle survient immédiatement après l’exposition aux UV. Elle ne se manifestera que si la dose de médicament et l’exposition solaire sont importantes.
- La réaction photo-allergique se caractérise par un érythème, des vésicules et des démangeaisons. Elle survient lors de la deuxième prise du médicament et généralement deux jours après l’exposition. Il n’y a pas de lien avéré avec la quantité de dose absorbée.
Quels médicaments ?
De nombreux médicaments peuvent (potentiellement) déclencher une réaction de photo-sensibilisation. On mentionnera :
- les antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine et les antidépresseurs imipraminiques,
- les inhibiteurs de l’enzyme de conversion,
- les AINS (anti-inflammatoires non-stéroïdiens),
- les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP),
- les bêtabloquants,
- les coxibs, cyclines,
- les diphosphonates,
- les diurétiques thiazidiques et apparentés,
- les œstroprogestatifs,
- le fenamate,
- les fibrates,
- les fluoroquinolones,
- les glinides,
- les hypoglycémiants oraux,
- les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique,
- les inhibiteurs calciques,
- les interférons,
- les oxicams,
- les phénothiazines,
- les quinolones,
- les rétinoïques,
- ou encore les sulfamides.
Il est souhaitable de demander conseil à son médecin en cas d'incertitude à l'entame d'un nouveau traitement.
Voir aussi l'article : Médicaments photosensibilisants : attention en cas d’exposition au soleil
Le vitiligo
Cette maladie auto-immune touche environ % de la population. Elle peut apparaître à n’importe quel moment de l'existence. Elle résulte de la destruction des mélanocytes (les cellules qui pigmentent la peau) et se caractérise dès lors par une dépigmentation de localisation variable, avec hyperpigmentation périphérique.
Pourquoi l'été est-il néfaste ?
Le vitiligo n'est pas "une maladie du soleil", mais il est accentué par les UV, qui le rendent nettement plus visible. Exposées au soleil, les zones de peau non touchées bronzent tout à fait normalement, contrairement aux zones vitiligoïdes, qui semblent alors sensiblement plus dépigmentées.
Quel traitement ?
Dans certains cas, quand le déficit mélanocytaire n’est que partiel, la puvathérapie peut susciter une repigmentation de la zone concernée.
Le risque de coups de soleil sur les parties dépigmentées est très élevé. Des produits solaires à indice de protection élevé sont indispensables, ainsi que l'application de substances accélérant la pigmentation des plaques. On mentionnera aussi l'utilité d'un autobronzant ou - si le visage est le seul à être touché - d'une crème teintée ou encore d'un soin de couvrance.
Le vitiligo ne doit pas être confondu avec le "pityriasis versicolor", une mycose qui se présente sous la forme de taches blanches sans hyperpigmentation et qui desquament au grattage.
Voir aussi l'article : Vitiligo : causes, facteurs de risque et traitements