Connaissez-vous « l'effet première nuit » ?
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Il est assez habituel que la première nuit passée dans un nouvel environnement (comme à l’hôtel) ne soit pas la plus paisible : en fait, une partie du cerveau se place en état d'alerte.
Les spécialistes anglo-saxons appellent cela « first-night effect », ou « effet première nuit », un sommeil moins reposant, plus léger, ponctué de micro-réveils. Beaucoup d’entre nous ont expérimenté ce phénomène, qui a été confirmé par des expériences en laboratoire. Mais pourquoi en va-t-il ainsi ? L’explication est fournie par une équipe de l’université Brown (Rhode Island).
Le sommeil de volontaires a été analysé par des techniques de neuro-imagerie pendant deux ou trois nuits consécutives, et par séquences espacées d’une semaine. Des stimulations sonores ont permis de déterminer la réaction du cerveau, son « état de vigilance ». Que dit le résultat ? Il apparaît que lors de la première nuit hors de l’environnement habituel de sommeil, un hémisphère cérébral dort profondément, alors que l’autre reste en état d'alerte, par le biais du réseau du mode par défaut (un système de région cérébrales interconnectées, actif même lorsque nous n’effectuons aucune tâche précise). En fait, l’hémisphère en alerte réagit beaucoup plus vite aux stimuli sonores et déclenche des réveils plus fréquents. A partir de la deuxième nuit, la situation tend à revenir à la normale (les deux hémisphères se mettent en repos profond).
Les chercheurs considèrent que ce processus répond en fait à un mécanisme de survie dans un environnement non familier, et potentiellement dangereux : il est nécessaire que le moindre signal inhabituel soit détecté rapidement, ce que fait l’hémisphère cérébral en alerte, afin de provoquer le réveil. Ceci n’est pas très agréable, ni très utile dans la plupart des cas, mais ainsi en a voulu notre évolution.