Insomnie : les médicaments au strict minimum
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La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est largement préférable à l’usage des médicaments pour traiter les troubles du sommeil, et ceci est particulièrement vrai chez les seniors.
Comme l’explique cette équipe de l’université de Montréal, de précédentes recherches ont montré que la psychothérapie et les somnifères présentent une efficacité similaire en termes d’allongement de la durée du sommeil et de raccourcissement du temps d’endormissement. Sachant cependant que l’usage de ces médicaments, on pense surtout aux benzodiazépines, s’accompagne de risques notables d’effets secondaires et d’accoutumance.
Les spécialistes canadiens ont davantage creusé le sujet, en évaluant le rapport coût-bénéfice de ces deux approches, et en considérant en particulier les dangers de chute chez les aînés. Il s’avère que ceux qui consomment des benzodiazépines pour traiter une insomnie chronique s’exposent à un risque de chute 57% plus élevé par rapport à ceux qui n’en prennent pas. Et qui dit chute pense fracture, hospitalisation, intervention chirurgicale, perte d'autonomie, invalidité, voire mortalité.
Le message est triple.
• A l’intention des patients : la psychothérapie est plus contraignante et donne des résultats moins rapidement que les médicaments, mais il est important de réfléchir à moyen et à long terme.
• A l’intention des médecins : la prescription d’une benzodiazépine doit être de courte durée, et le patient doit être fermement incité à se tourner vers la thérapie comportementale.
• A l’intention des autorités : elles doivent mieux soutenir l'accès aux psychothérapies, prioritairement en termes de santé publique, et ne fût-ce que par calcul budgétaire (les chutes, pour ne citer que cet aspect, engendrent des coûts extrêmement élevés).