Poids : l'IMC n'est pas suffisant
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L’indice de masse corporelle est une mesure évidemment intéressante, mais elle ne reflète pas de manière assez fine les risques pour la santé.
L’énorme avantage de l’IMC, c’est qu’il permet de catégoriser le statut pondéral grâce à un calcul simple : diviser le poids (en kilos) par la taille (en mètre) au carré. Une personne pesant 85 kg et mesurant 1,70 m affiche ainsi un IMC de 29,4 (surcharge pondérale, à la limite de l’obésité). Il permet d’évaluer la corpulence des adultes et de fournir des indices sur les risques pour la santé liés au poids (excessif ou trop faible). Ceci vaut pour des populations dans leur globalité et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a d’ailleurs reconnu l’utilité de l’IMC.
Cependant, sur le plan individuel, l’indice de masse corporelle peut présenter de réelles lacunes. L’exemple classique renvoie à la masse musculaire : l’IMC élevé d’un athlète ne peut pas être considéré comme le signe d’un surpoids. Ce qui est beaucoup moins évident, c’est la répartition de la graisse corporelle. C’est ce qu’ont rappelé de nombreux spécialistes français réunis lors d’un congrès organisé par l’Institut Benjamin Delessert, spécialisé dans le domaine de la nutrition.
Le ventre, la taille, les hanches...
Ainsi, quelqu’un peut avoir un IMC normal (entre 20 et 25) mais des localisations graisseuses qui l’exposent à un risque de diabète ou de maladie cardiovasculaire. « Les graisses sur les hanches n’ont pas les mêmes conséquences que les graisses abdominales », souligne le Pr Anne Dutour-Meyer (chef du service d’endocrinologie de l’hôpital Nord à Marseille), citée par Le Point. « Ceci explique que les personnes avec un IMC normal mais beaucoup de ventre ont en général plus de risques de maladie métabolique que les personnes en excès de poids avec des graisses situées sur les hanches. »
Des complications peuvent affecter sévèrement des individus avec un IMC normal, mais « métaboliquement obèses ». En pratique, des références complémentaires doivent accompagner le calcul de l’IMC. Il en va ainsi du tour de taille ou du rapport taille-hanches et de paramètres cliniques et biologiques du syndrome métabolique (comme la glycémie à jeun et le taux de triglycérides).
L’indice de masse corporelle n’est pas exclu du jeu, mais il doit être interprété avec nuance.
Voir aussi l'article : Trop gros ou trop maigre ? Calculez votre IMC !