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Sylvothérapie : faut-il croire aux vertus des bains de forêt ?
dossier Depuis bientôt une dizaine d’années, la sylvothérapie, qui signifie littéralement « thérapie par les arbres », rencontre un vif succès en Europe. Elle vient du Japon où elle a émergé dans les années 80 sous le nom de « shinrinyoku » et où elle est considérée comme une médecine naturelle à part entière. Mais certains spécialistes remettent en question les études qui ont débouché sur un tel engouement. Que faut-il en penser ?
Des études mises en doute
En librairie, de nombreux ouvrages expliquent pas à pas comment profiter des bienfaits de la sylvothérapie, certains décrivent même avec quel type d’arbre entrer en contact en fonction de ses besoins.
L’engouement pour les bienfaits santé des promenades en forêt a essentiellement pour origine les travaux d’un chercheur japonais, le Dr Qing Li, médecin immunologiste au département d’hygiène et de santé publique à l’université de Tokyo. Régulièrement reprises dans les articles évoquant la sylvothérapie, ses études laissent toutefois sceptiques certains de ses confrères. Ces derniers leur reprochent d’être menées sur trop peu de participants ou de tirer des conclusions trop hâtives pour être réellement probantes. Difficile pour eux de prendre pour argent comptant les affirmations du Dr Qing Li selon lesquelles les bains de forêt renforceraient le système immunitaire, diminueraient de manière significative le taux de cortisol (hormone du stress) ou encore feraient baisser la tension artérielle.
La nature peut aussi réserver de mauvaises surprises
Autre problématique : les risques avérés à étreindre un tronc d’arbre, comme on le voit souvent sur les photos illustrant la sylvothérapie. L’écorce du charme et du chêne, par exemple, peut héberger une mousse provoquant de fortes démangeaisons. Attention également aux chenilles processionnaires, dont le contact peut provoquer de fortes réactions allergiques allant jusqu’au choc anaphylactique.
D’où l’importance, si la sylvothérapie vous tente, d’avoir les bras et les jambes couverts, de porter des gants et de ne pas poser votre visage sur l’arbre que vous enlacez en cherchant à vous imprégner de sa force tranquille. D’ailleurs, ne pas se balader les jambes et bras nus restent la meilleure des protections contre les morsures de tiques.
Les vertus incontestées des balades au grand air
Conclusion ? Il ne s’agit pas de remettre en cause l’importance pour notre santé physique et psychique d’avoir des arbres dans notre environnement. En 2016, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) elle-même rappelait dans un rapport que « les villes disposant d’espaces verts attrayants et bien connectés peuvent offrir à leurs résidents un cadre sécuritaire leur permettant de pratiquer une activité physique et de loisirs, de se déstresser et d’engager des contacts sociaux. Elles sont susceptibles d’abriter une population en meilleure santé ».
Aller marcher en forêt le week-end ne peut effectivement que contribuer à garder un système cardiovasculaire en bonne santé et à lutter contre le stress. Mais il n’est pas forcément utile d’aller jusqu’à étreindre des troncs d’arbres. Ou se forcer à aller en forêt si on préfère marcher en bord de mer ou aller se défouler en faisant des longueurs ou du tennis.