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Ces hommes allergiques à leur sperme
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La maladie est peu connue et elle a été peu étudiée : après l’éjaculation, certains hommes souffrent du syndrome post-orgasme, qui peut nuire considérablement à leur vie sexuelle.
Quelques dizaines de cas sont recensés par la littérature médicale, mais il est très probable qu’un nombre bien plus important d’hommes soit concerné. Quelques secondes, quelques minutes ou quelques heures après avoir éjaculé, ils développent une série de symptômes de type grippal et/ou allergique, comme des maux de tête, de la fatigue ou des douleurs diffuses. Des manifestations mentales apparaissent aussi, avec une baisse de la concentration et une irritabilité. Les répercussions peuvent être lourdes sur le plan psychologique, relationnel, sentimental et sexuel, avec une stratégie d’évitement.
Une maladie sévère, sous-diagnostiquée et sous-traitée
Le syndrome post-orgasmique a été décrit pour la première fois en 2002, et sa fréquence est inconnue. Une équipe américaine (Tulane University) a passé en revue les (rares) articles scientifiques consacrés à cette maladie, afin d’essayer de mieux comprendre ses mécanismes. Les chercheurs notent d’abord que le syndrome est clairement lié à l’éjaculation : si elle ne se produit pas, aucun trouble ne survient. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certains patients se retiennent lors du rapport sexuel.
Ensuite, il semblerait que la piste auto-immune soit la plus crédible : l’organisme déclenche une réaction allergique contre son propre sperme. Une expérience semble aller dans ce sens. Après avoir procédé à une injection sous-cutanée de sperme, la majorité des patients ont développé les signes caractéristiques du syndrome post-orgasmique. D’autres hypothèses évoquent des perturbations cérébrales ou un processus inflammatoire. Cela se produit peut-être aussi dans certains cas. Il n’existe pas de traitement clairement défini. Plusieurs options ont été testées : antihistaminiques, antidépresseurs (IRS), benzodiazépines…, avec une efficacité variable. On notera qu’une étude a évalué avec succès la thérapie de désensibilisation avec du sperme du patient.
Comme l’expliquent les spécialistes, « le syndrome post-orgasmique est une maladie chronique sévère, sous-diagnostiquée et sous-traitée. Il est important que des recherches plus approfondies permettent de mieux cerner sa prévalence et ses mécanismes physiopathologiques, et explorent les approches thérapeutiques ».