Que sait-on du virus mortel Nipah ?

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Le virus Nipah (NiV) est un virus contagieux et potentiellement mortel qui a déjà coûté la vie à plusieurs personnes en Asie. Il se transmet de l’animal (chauves-souris, porcs) à l’homme mais se propage aussi par contacts interhumains directs. Une situation qui n’est pas sans rappeler la pandémie de coronavirus de ces dernières années. Existe-t-il un traitement ? Le virus Nipah peut-il se propager en Belgique ?

D’où vient le virus Nipah ?

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© Getty Images

Le virus Nipah a été découvert pour la première fois en 1999 lors d'une épidémie provoquée par des chauves-souris frugivores sur des porcs et des humains en Malaisie et à Singapour.  Il est depuis lors dans le collimateur des organismes de santé du monde entier. Le virus « Nipah » doit son nom au village de Malaisie où le premier foyer a été identifié. 

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Quels sont les symptômes de l’infection ?

Les premiers symptômes de l'infection par le virus Nipah peuvent être confondus avec ceux de la grippe. Les personnes infectées souffrent généralement de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires (myalgie), de vomissements et de maux de gorge. Au fur et à mesure que le virus progresse, des symptômes plus graves peuvent apparaître, tels que des difficultés respiratoires, une désorientation, une somnolence et une confusion. Certains patients développent même une encéphalite, une infection du cerveau potentiellement mortelle. 

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Contagion et transmission

Le virus Nipah se transmet principalement de l'animal à l'homme (chauves-souris frugivores et porcs) par contact direct ou par contact indirect (par exemple, des denrées alimentaires contaminées par des sécrétions de bêtes infectées). Le virus est très contagieux chez le porc. L’animal peut propager la maladie pendant toute la période d’incubation qui dure entre 4 à 14 jours. 

Le virus peut également se transmettre d'homme à homme par l'intermédiaire de fluides corporels tels que la salive, les selles, l'urine et le sang. Il est également présent dans les gouttelettes respiratoires. Cela signifie que le virus peut se propager dans l'air lorsque quelqu'un tousse ou éternue.

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Quel est le traitement d’une infection par le virus Nipah ?

Il n'existe pas de médicaments antiviraux pour soigner le virus. Le traitement consiste donc à soulager les symptômes :

  • Boire beaucoup d'eau.
  • Se reposer suffisamment.
  • Prendre du paracétamol ou de l'ibuprofène.
  • Prendre des médicaments pour contrôler les nausées ou les vomissements.
  • Utiliser des inhalateurs ou des nébuliseurs pour améliorer les difficultés respiratoires.
  • Prendre des médicaments contre l'épilepsie en cas de crise.

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Le virus Nipah est-il dangereux ?

Le virus Nipah est mortel : le taux de mortalité est estimé par l'OMS entre 40 et 75 %. Ce taux peut varier d'un foyer épidémique à l'autre, en fonction des capacités locales en termes de traitement, d'infrastructure et de surveillance épidémiologique.

La plupart des personnes qui survivent à une encéphalite aiguë se rétablissent complètement, mais environ 20 % des patients conservent des symptômes neurologiques résiduels tels que des crises d'épilepsie et des troubles de la personnalité. Un petit nombre de personnes qui se rétablissent rechutent par la suite. 

Alors qu'il existe des traitements ou des vaccins préventifs pour de nombreuses infections virales, il n'existe actuellement aucun médicament ou vaccin spécifique pour le virus Nipah. 

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Le virus Nipah peut-il se propager en Belgique ?

Le virus a tué plusieurs personnes au fil des ans, mais des infections n'ont jamais été identifiées en dehors de l'Inde, de la Malaisie, de Singapour et du Bangladesh. « Dans nos régions, le virus n'est jamais apparu depuis toutes ces années, principalement parce que la chauve-souris frugivore, principal vecteur du virus, n'y vit pas », explique le virologue Marc Van Ranst. De plus, la contagion interhumaine est faible dans la mesure où elle nécessite des contacts rapprochés. L’OMS considère le risque de voir le virus Nipah se propager au niveau mondial comme faible. 

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Sources :
https://www.cdc.gov
https://www.nature.com
https://www.who.int
https://my.clevelandclinic.org

auteur : Sofie Van Rossom - journaliste santé

Dernière mise à jour: octobre 2023

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