- dossierSARM : staphylocoque doré résistant à la méticilline (antibiotique)
- dossierSalmonelle, E. coli, H. pylori : les 13 infections bactériennes les plus fréquentes
- dossierAmandes, épinards, ail : les aliments dangereux pour votre chien
- dossierManger du yaourt contre le stress, l'anxiété et la dépression ?
Un ver plat au secours de l’homme
news
L’étude des caractéristiques exceptionnelles d’un ver plat ouvre des pistes thérapeutiques fascinantes pour l’être humain.
Ces recherches ont été conduites par plusieurs laboratoires français, qui se sont penchés de très près sur Dugesia japonica, un ver plat (planaire) surtout connu pour ses extraordinaires capacités de régénération qui en font un être potentiellement immortel (il ne peut pas mourir de vieillesse). Il est aussi capable de résister à des bactéries très dangereuses pour l’homme, comme l’a découvert cette équipe de chercheurs.
Pour comprendre les mécanismes d’une défense immunitaire si efficace, ils ont étudié les gènes exprimés par la planaire suite à l’infection par des bactéries pathogènes pour l’être humain, comme le bacille de Koch (tuberculose), le staphylocoque doré et l’agent de la légionellose. Ils ont identifié dix-huit gènes qui confèrent au ver plat une résistance à ces germes.
Les scientifiques ont étudié spécifiquement l’un de ces gènes – baptisé MORN2 -, essentiel à l’élimination de tous les types de bactéries testées. Un gène présent mais très peu actif chez l’homme. L’étape suivante a consisté à surexprimer ce gène dans les macrophages humains, des globules blancs chargés d’éliminer les agents pathogènes en les digérant (ce processus est appelé phagocytose). Ainsi stimulés, les macrophages sont devenus capables d’anéantir les redoutables bactéries.
Cette découverte dégage évidemment des pistes d’action particulièrement intéressantes contre des bactéries de plus en plus résistantes aux antibiotiques. Par ailleurs, ces travaux montrent tout l’intérêt des organismes « exotiques », comme la planaire, dans la recherche scientifique, puisque le mécanisme de la réponse immunitaire humaine identifié dans cette étude serait resté inconnu sans le recours à ce nouveau modèle.