Quels traitements pour lutter contre l'arthrose ?
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À qui s'adresser en cas de diagnostic d'arthrose ?
- Votre médecin traitant est souvent votre premier interlocuteur. C’est à lui que vous exposez vos symptômes et c’est lui qui pose le diagnostic. Il entamera le traitement et assurera son suivi. Il vous expliquera en quoi consiste l’arthrose et comment vous pouvez la gérer.
- Si les symptômes s’aggravent, vous pouvez vous adresser à un rhumatologue ou à un chirurgien orthopédiste et/ou plasticien.
- Un neurologue peut vous aider à soulager les douleurs.
- La kinésithérapie peut vous aider à entretenir la souplesse des articulations. Il peut vous apprendre à adopter une bonne posture, à faire travailler vos muscles et à gérer la douleur. Les ergothérapeutes vous apprennent à vous acquitter de vos tâches quotidiennes sans surcharger les articulations atteintes.
- La thérapie manuelle rétablit la force et la fonction du membre touché après une opération.
- Les assistants sociaux peuvent introduire une demande d’intervention pour les adaptations nécessaires.
- Les psychologues peuvent vous aider à faire face à la maladie.
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Que pouvez-vous faire contre l'arthrose ?
- Pour des articulations saines : un poids sain réduit le risque d’arthrose et les symptômes inhérents à l’affection. Le poids exerce une pression sur les articulations. Si vous êtes en surpoids, faites appel à un diététicien.
- Une alimentation saine : l’effet de l’alimentation sur les troubles rhumatismaux n’a pas été approfondi et n’est pas scientifiquement prouvé. Vous pouvez tout de même tenter de découvrir par vous-même quel régime vous convient le mieux. Une alimentation saine et variée n’en est pas moins importante : ne fumez pas, limitez votre consommation d’alcool, buvez suffisamment (eau, café ou thé sans sucre ni lait), consommez deux portions de légumes et deux de fruits par jour ainsi que du poisson gras deux fois par semaine.
- Évitez de sur-solliciter vos articulations : vous devez absolument éviter de surcharger vos articulations. Un ergothérapeute ou un kinésithérapeute peut vous conseiller et vous apprendre à bouger sans trop les solliciter. Ménagez-vous des pauses et changez régulièrement de position. Par exemple, si vous souffrez d’arthrose à une main, utilisez l’autre le plus possible. En cas d’arthrose au cou, soutenez l’articulation avec un petit coussin quand vous vous reposez. Il existe des coussins spéciaux de différentes tailles, qui offrent un soutien supplémentaire. Portez des chaussures confortables, qui offrent un bon soutien sans serrer. Le cas échéant, optez pour des semelles de soutien ou des chaussures à semelle amortissante. Évitez les longs trajets en voiture, effectuez régulièrement des pauses pour vous dégourdir les jambes. Parfois, une orthèse permet de soulager l’articulation.
- Dispositifs d’aide : si l’arthrose est à un stade avancé, vous pouvez éprouver des difficultés à dévisser un pot ou à ouvrir un robinet, à enfiler vos bas, etc. Des dispositifs simples peuvent vous aider. N’attendez pas d’être incapable d’effectuer une manœuvre avant de les acquérir. Ils évitent la surcharge des articulations et donc l’aggravation des symptômes. Demandez conseil à un ergothérapeute.
- Techniques de relaxation : le yoga, le tai-chi ou la méditation contribuent au soulagement de la douleur. Accordez du temps à ces pratiques.
- Bouger : Si vous souffrez d’arthrose, il est important de bouger de manière responsable. Effectuer suffisamment d’exercice signifie bouger une demi-heure par jour à une intensité moyenne (vélo, marche, bricolage ou jardinage). L’exercice n’est en aucun cas néfaste, contrairement à certaines idées reçues. Le cartilage est un des rares tissus dépourvus de vaisseaux sanguins. Il est alimenté par le liquide articulaire. Ce liquide est constamment pompé et aspiré, comme une éponge, quand vous faites de l’exercice. Les personnes souffrant d’arthrose doivent donc bouger. Le mouvement entretient la souplesse de l’articulation, renforce les muscles qui l’entourent et atténue la douleur.
- Il est important d’entraîner quotidiennement les articulations raides ou douloureuses. Ecoutez votre corps. Si la douleur augmente pendant l’effort, interrompez-le. Si vous souffrez davantage après l’exercice, allégez-le la fois suivante. D’une manière générale, tous les sports qui ne surchargent pas trop les articulations sont recommandables : marche, natation, cyclisme mais aussi tai-chi et yoga. La natation ou l’aqua jogging pratiqués dans une eau chaude sont particulièrement indiqués, puisque l’eau soutient le poids du corps. Les sports de contact et les disciplines impliquant une surcharge élevée ou un impact, comme le saut, la course à pied ou le tennis. Les mouvements inattendus et les sauts sont particulièrement néfastes.
- Thérapie par l’exercice : vous pouvez éventuellement suivre un programme d’exercices adapté, sous la direction d’un kinésithérapeute. Ces exercices renforcent la musculature et soulagent les articulations.
Voir aussi l'article : 9 choses à savoir sur l’arthrose
Médicaments pour soulager l'arthrose
La médication peut faire partie du traitement. Actuellement, aucun médicament ne permet de stopper l’arthrose. On a recours aux médicaments pour combattre la raideur et d’éventuelles inflammations.
Antidouleurs
Parfois, de simples antidouleurs à effet rapide suffisent.
- Le paracétamol, éventuellement associé à la codéine, est souvent le premier choix dans le traitement de l’arthrose. Le paracétamol est un médicament relativement sûr, à condition de ne pas en consommer de doses trop élevées.
- Les opiacés ne sont prescrits qu’en cas de douleurs sévères. Le risque de dépendance n’est pas négligeable.
Anti-Inflammatoires
Les anti-inflammatoires soulagent rapidement mais ne conviennent pas à tout le monde.
- Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) soulagent la douleur tout en combattant l’inflammation. Une utilisation prolongée et une posologie trop élevée augmentent les risques d’effets indésirables. Il faut donc limiter leur consommation au strict minimum.
- Votre médecin peut aussi vous prescrire une crème anti-inflammatoire, contenant par exemple du diclofénac. La crème agit localement. Son application a un effet décontractant et vous distrait de la douleur.
- Corticostéroïdes : une infiltration intra-articulaire de corticostéroïdes peut diminuer la douleur et l’inflammation. L’effet est temporaire, puisque l’injection ne traite pas l’arthrose. Un abus d’infiltrations détériore l’articulation.
Acide hyaluronique
L’acide hyaluronique est naturellement présent dans l’articulation. C’est un liquide épais et visqueux. Injecté aux premiers stades de l’arthrose, il améliore la souplesse de l’articulation et diminue la douleur dans la moitié des cas. L’acide hyaluronique est moins efficace à un stade plus avancé. On l’utilise surtout en cas d’arthrose du genou. Une infiltration d’acide hyaluronique a à peu près les mêmes effets qu’une injection de corticostéroïdes mais ne présente pas d’effets secondaires. Il faut la répéter à intervalles réguliers (un an à un an et demi).
Voir aussi l'article : Médicaments : les différents types d'analgésiques et leurs effets
Chirurgie dan certains cas d'arthrose
La chirurgie ne concerne qu’un nombre restreint de patients.
Remplacement de l’articulation
Il peut s’avérer nécessaire de remplacer complètement ou partiellement une articulation par une prothèse dans les formes sévères d’arthrose, en cas de douleur intense, de blocage ou de handicap sérieux. Genoux et hanches sont les articulations les plus souvent remplacées mais il est désormais possible de placer des prothèses d’épaule, de coude, de doigt ou de cheville.
A l’issue de l’opération, l’articulation est généralement indolore et fonctionne mieux. Une prothèse reste malgré tout moins performante qu’une articulation naturelle. Son efficacité varie en fonction des articulations remplacées.
La pose d’une prothèse est une intervention lourde, qui s’accompagne souvent de complications. Elle nécessite également une période de rééducation intense. La durée de vie d’une prothèse dépend de l’articulation concernée. Par exemple, une hanche artificielle dure plus longtemps qu’un genou. L’âge du patient intervient aussi. La prothèse d’une personne de moins de 50 ans s’use plus rapidement que celle d’un patient de 75 ans.
Arthrodèse
S’il est impossible de remplacer l’articulation, on peut la fixer. Cette opération empêche toute forme de mouvement. L’articulation ainsi traitée ne fonctionne plus. L’arthrodèse est parfois effectuée sur les chevilles, le dos et le pouce.
Autre type de chirurgie
Si l’arthrose est provoquée par une mauvaise position de l’articulation, que le cartilage s’effrite ou qu’il y a formation d’excroissances osseuses, une opération peut parfois prévenir l’évolution de la détérioration.
Ostéotomie
Une mauvaise position des extrémités osseuses (par exemple les jambes en x) peut provoquer de l’arthrose ou l’aggraver. Le chirurgien orthopédiste pratique alors une incision dans une des extrémités pour réaxer les os. L’os scié est fixé à l’aide d’agrafes métalliques, d’une plaque et de vis ou de broches dépassant de la peau (fixation externe).
Rinçage
Le détachement de particules de cartilage peut irriter la capsule. Le chirurgien orthopédiste procède alors à une intervention légère, l’arthroscopie, pour nettoyer l’articulation.
Réparation des cartilages
Les cartilages peuvent être abîmés par un accident ou des excroissances, ce qui induit de l’arthrose. Le chirurgien orthopédiste peut intervenir, par exemple en refixant une partie détachée de cartilage à l’extrémité osseuse, à l’aide de petites agrafes.
Ablation des ostéophytes
L’arthrose peut provoquer des excroissances osseuses, les ostéophytes. Ceux-ci peuvent aggraver l’arthrose mais aussi raidir l’articulation. Le chirurgien orthopédiste peut procéder à l’ablation des ostéophytes par une opération assez légère. Il rétablit ainsi la souplesse de l’articulation et freine l’évolution de l’arthrose.
Réparation des cartilages
Ces dernières années, plusieurs techniques de réparation des cartilages ont été mises au point : transplantation de cellules-souches, de cartilage, formation d’implants à partir d’un os ou d’un cartilage de culture…
Clinique de la douleur
Si la médication ne suffit pas, vous pouvez vous tourner vers une clinique de la douleur afin de vérifier s’il est utile de bloquer certains nerfs, afin de couper les signaux. Si nécessaire, votre médecin traitant vous adressera à ce type de clinique.
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