Prostate : l'ablation, une lourde épreuve psychologique
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L’ablation de la prostate (prostatectomie) constitue un recours majeur en cas de cancer. Les conséquences pour la fonction urinaire et érectile peuvent être sévères, avec un impact psychologique très important.
Une équipe américaine (université de Pennsylvanie) a analysé en profondeur les effets de la prostatectomie sur la qualité de vie, sachant que l’impuissance et l’incontinence sont des effets secondaires fréquents. Les chercheurs ont synthétisé les résultats d’études réalisées aux quatre coins du monde. Comme l’explique le Journal international de médecine (JIM), « les auteurs identifient clairement un manque d’information des patients dans la période pré-opératoire. Alors que la plupart des hommes décrivent la prostatectomie comme un événement bouleversant, l’accompagnement est rapporté comme insuffisant par la majorité d’entre eux et beaucoup se trouvent désemparés face à la sévérité des changements auxquels ils sont confrontés et qu’ils imaginaient moindres ».
Bien des patients portent un regard « résigné » sur ces effets secondaires, qu’ils considèrent comme « un mal nécessaire » pour contrer l’évolution de la maladie. Il existe aussi un manque de retour concernant le vécu de ces hommes, associé en partie au fait que les problèmes de dysfonction érectile et d’incontinence restent tabous, d’autant plus qu’ils touchent à la symbolique de la masculinité.
L’enseignement majeur de cette étude porte sur le fait que les patients avancent de manière frappante que « le rétablissement psychologique constitue la phase la plus compliquée pour eux ». Le JIM poursuit : « On voit donc clairement que la prostatectomie ne doit pas se limiter au seul geste chirurgical et aux soins post-opératoires immédiats. Le soutien psychologique et l’accompagnement du patient sont primordiaux afin qu’il parvienne à s’adapter au mieux aux nouvelles contraintes. Dans ce contexte, le personnel infirmier a certainement un rôle très important à jouer ».