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Cancer du sein : un nouveau biomarqueur pour personnaliser le traitement
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Des chercheurs ont découvert que les structures en forme de couronne entourant les tumeurs mammaires des personnes en surpoids avaient un impact sur le cancer du sein, et sur son traitement. Ces « cellules couronnes » pourraient alors servir de biomarqueur du cancer du sein, et devraient permettre de personnaliser son traitement.
Les personnes en surpoids auraient un risque accru de cancer du sein. Une quantité importante de graisse entourant le sein peut entrainer une accumulation de cellules inflammatoires, les macrophages, dans le tissu adipeux mammaire. Lorsque ces macrophages – cellules appartenant aux globules blancs – s’accumulent, ils prennent une forme de couronne autour des tumeurs. Jusqu’à présent, on ignorait l’impact de ces structures en forme de couronnes sur le pronostic du cancer d’une patiente et sur la réponse de cette dernière aux différents traitements.
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Surpoids et cancer du sein
C’est donc ce qu’a cherché à déterminer une équipe de l’université de Southampton, en évaluant des échantillons de tissus sur des patientes atteintes du cancer du sein de type HER2+, l’un des plus agressifs. Les chercheurs ont voulu explorer le lien entre IMC (indice de masse corporelle) et la formation de ces structures en forme de couronne, mais aussi l’influence de ces structures sur le traitement par trastuzumab, un traitement à base d’anticorps monoclonaux anti-HER2. Les experts ont pour cela comparé les données provenant de personnes traitées par trastuzumab avec celles de personnes non traitées par trastuzumab.
Il ressort de l’étude que les patientes en surpoids ou obèses présentaient effectivement et de façon significative un nombre plus élevé de « cellules couronne » dans le tissu adipeux entourant la tumeur. Les chercheurs ont également constaté que les métastases apparaissaient plus rapidement chez les personnes traitées par trastuzumab en surpoids que chez les personnes traitées avec un IMC moyen.
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Un biomarqueur pour adapter le traitement
Par ailleurs, un biomarqueur moléculaire appelé CD32B, a été détecté à la surface des macrophages qui avaient formé les cellules en couronne. Lorsque ce biomarqueur était présent chez les personnes en surpoids, la réponse au traitement trastuzumab était moins bonne.
"Ces résultats intéresseront les cliniciens et les chercheurs impliqués dans le traitement du cancer du sein, car ils pourraient être utilisés pour mettre au point un traitement personnalisé chez les patientes atteintes d'un cancer du sein surexprimé par le gène HER2", a déclaré le Dr Stephen Beers, co-auteur de l’étude. "Par exemple, les médecins sauraient que les patientes ayant un IMC élevé et le marqueur sur leurs structures en forme de couronne sont susceptibles d'avoir une mauvaise réponse au traitement par trastuzumab", explique encore Beers dans un communiqué de presse. "Elles pourraient donc bénéficier d'une thérapie anti-HER2 plus intensive plus tôt dans leur traitement". Et à l’inverse, les patientes sans biomarqueur CD32B pourraient bénéficier d’une dose de traitement plus faible, minimisant par là-même les effets secondaires qu’elles subissent.
D’autres études sont nécessaires, avec des échantillons de patientes plus importants, afin de confirmer ces résultats.
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Sources :
www.nature.com
www.technologynetworks.com