Constipation : des effets sévères sur la qualité de vie
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La constipation chronique fonctionnelle influence de manière très négative le bien-être, en raison des symptômes mais aussi de l’efficacité relative des traitements.
La constipation est dite fonctionnelle quand aucune cause précise n’est retrouvée (maladie, médicament…) et chronique lorsqu’elle perdure depuis au moins six mois. Cette étude française a concerné quelque 1.700 patients âgés de 40 à 74 ans (âge moyen de 57 ans) relevant des trois types de constipation.
• Constipation distale. Effort et/ou sensation d’évacuation incomplète, et/ou obstruction, et/ou manœuvres manuelles.
• Constipation de transit. Moins de trois selles par semaine.
• Constipation mixte (la moitié du groupe). Moins de trois selles par semaine et au moins deux symptômes de la constipation distale.
Les participants ont répondu à deux auto-questionnaires : l’un sur l’intensité de leurs symptômes, l’autre concernant l’impact de la constipation sur leur bien-être. Les symptômes les plus fréquents étaient les ballonnements, la dyspepsie (malaise digestif et douleurs), le reflux gastro-œsophagien (RGO), les hémorroïdes, ainsi encore que les maux de tête, et sur un plan psychologique, l’anxiété et les troubles du sommeil, voire la dépression.
Comme l’explique le Dr Roseline Péluchon (Journal international de médecine), « la constipation altère de manière significative la qualité de vie des patients ». Sur une échelle de 0 (aucun impact) à 4 (impact extrême), le score moyen est de 2, et supérieur à 2,4 (mauvaise à très mauvaise qualité de vie) pour un quart des personnes interrogées Les trois facteurs avec l’impact négatif le plus important sont :
• la perception d’un traitement peu ou pas efficace
• un nombre de selles inférieur ou égal à une par semaine
• l’utilisation de traitements par voie rectale
Concernant l’insatisfaction vis-à-vis du traitement (mesures diététiques, et/ou traitement par voie orale et/ou rectale), un quart des patients considèrent qu'il a été totalement inefficace et moins d’un tiers (29%) jugent son efficacité « bonne » ou « très bonne ». Le Dr Péluchon commente : « Cette étude illustre le fossé séparant le point de vue des professionnels et celui des patients. Si la constipation fonctionnelle est plutôt perçue par les premiers comme une affection bénigne pour laquelle les traitements sont relativement efficaces, cette appréciation semble loin d’être celle des patients qui expriment, au contraire, une dégradation de leur qualité de vie et une grande insatisfaction concernant l’efficacité des traitements ».