Dépression : un traitement aux champignons hallucinogènes ?
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Chez les personnes dépressives, la psilocybine, substance active des champignons hallucinogènes, provoque des changements dans le cerveau associés à un soulagement des symptômes.
Cette équipe britannique (Imperial College London) n’a pas seulement évalué l’amélioration ressentie par les patients (souffrant d’une dépression résistante aux médicaments habituels), mais elle a aussi observé la manière dont le cerveau réagit à l’administration de psilocybine. Pour cela, les chercheurs ont eu recours à la résonance magnétique (IRMf), afin d’évaluer des paramètres comme le flux sanguin cérébral, la connectivité fonctionnelle au repos ou les apports en oxygène. Ces examens ont été réalisés une semaine et un mois après l’administration - strictement contrôlée ! - de psilocybine.
Un mécanisme de type « reset »
Premier point : tous les patients rapportent une atténuation « significative » des symptômes dépressifs après une semaine, et ce bénéfice se maintient chez la moitié d’entre eux après un mois. Il faut rappeler que jusque-là, les antidépresseurs n’avaient eu (quasiment) aucun effet positif. La visualisation des structures cérébrales met en évidence des changements qui peuvent être associés à cette amélioration, avec notamment une réduction du flux sanguin vers des régions impliquées dans la réaction émotionnelle, l’anxiété et le stress.
Les auteurs indiquent que ces modifications diffèrent de celles qui ont été rapportées précédemment, et qui portaient sur les effets aigus, immédiats, de la psilocybine sur le fonctionnement du cerveau. Ils parlent ici de mécanisme thérapeutique de type « reset », comme si le cerveau était réinitialisé, et considèrent que la psilocybine, couplée à une prise en charge psychothérapeutique, paraît prometteuse. Ces données doivent encore être affinées, et il va sans dire qu’il est exclu de se traiter soi-même avec des champignons hallucinogènes…