La cystite en 10 questions

dossier Les infections urinaires (communément appelées cystites) sont typiquement féminines. Cette pathologie est étroitement liée à l’anatomie de la femme. Néanmoins, elle peut aussi concerner les hommes. Que faut-il savoir en dix questions - réponses ?

1. Qu'est-ce qu'une cystite ?

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Les reins filtrent le sang pour le nettoyer de ses déchets liquides (l'urée) et de ses surplus d'eau, ce qui produit de l'urine. L’urine est évacuée par les voies urinaires vers la vessie où elle est temporairement stockée. Plus tard, la vessie est vidangée et l'urine est éliminée via l’urètre. Lorsque la paroi de la vessie est infectée par des bactéries contenues dans l’urine, on parle d’infection urinaire ou de cystite.

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2. Pourquoi les femmes sont-elles plus sujettes aux cystites ?

Les jeunes filles risquent 20 fois plus de souffrir d’une cystite que les garçons. Les femmes adultes sont, même 50 fois plus exposées que les hommes. La cystite est une infection typiquement féminine en raison de l’anatomie de la femme. En effet, chez la femme, le vagin et l’anus sont très proches l’un de l’autre, ce qui permet aux bactéries de l’intestin de contaminer plus facilement le vagin. De plus, leur canal urinaire est très court ce qui permet aux microbes d’atteindre très rapidement la vessie.

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3. Toutes les femmes courent-elles le même risque ?

Certaines femmes sont effectivement plus exposées que d'autres. C'est notamment le cas des femmes sexuellement actives. Les bactéries pénétreraient dans l'urètre à partir du vagin pendant les rapports sexuels et seraient poussées vers la vessie.

Les femmes enceintes sont plus sujettes aux infections urinaires - parfois même sans présenter de symptômes significatifs. Compte tenu du danger pour la mère et l'enfant, l'urine des femmes enceintes doit être contrôlée régulièrement.

Après la ménopause, les femmes produisent encore très peu d'hormones féminines (œstrogènes). Cela entraîne notamment une sensibilité accrue de la muqueuse vaginale aux infections bactériennes et un amincissement de la muqueuse de l'urètre. Par conséquent, 20 à 50 % des femmes âgées souffrent d'infections urinaires à un moment ou à un autre.

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4. Les hommes peuvent-ils contracter une infection de la vessie ?

Les hommes sont par nature mieux protégés contre les infections des voies urinaires. En effet, la distance entre l’anus et le pénis est grande, l’ouverture dans le pénis est très petite et la peau qui l’entoure empêche la prolifération des bactéries. Enfin, soulignons que le canal urinaire est chez l’homme 5 fois plus long que celui de la femme, ce qui ralentit la propagation des microbes vers la vessie.

Quand un homme, à l’âge adulte, souffre d’une infection urinaire, des examens plus approfondis seront effectués afin d’évaluer d’éventuels facteurs sous-jacents. Une hypertrophie de la prostate, par exemple, peut empêcher la vidange complète de la vessie. L’urine stagne, ce qui favorise le développement des bactéries.

Voir aussi l'article : Hypertrophie de la prostate : quel traitement ?

5. Quels sont les symptômes d’une cystite ?

Les symptômes sont facilement identifiables : le besoin constant d'uriner par petites quantités, l'obligation de se lever la nuit pour uriner, une sensation de brûlure ou de douleur lors de la miction, une urine trouble, parfois avec des traces de sang.

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6. Faut-il consulter un médecin ?

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Toute suspicion d'infection urinaire nécessite une visite chez le médecin : en effet, l'infection peut rapidement remonter vers les reins et affecter le tissu rénal. À ce stade, la cystite s'accompagne généralement de fièvre, de frissons et/ou de sueurs excessives, de nausées, de douleurs dans le bas du dos et de sang dans les urines.

Le médecin effectuera un prélèvement d’urine pour analyse, afin d'y détecter la présence de globules blancs qui attestent d’une réponse inflammatoire. Une culture bactérienne déterminera avec précision les bactéries responsables de l’infection. Il s’agit dans 80% des cas d’une infection due à Escherichia coli (E. coli), que l’on retrouve aussi souvent dans les infections vaginales.

Voir aussi l'article : Infections vaginales : différence entre vaginite, candidose et vaginose bactérienne

7. Comment traite-t-on une cystite ?

Pour une simple infection de la vessie, un traitement antibiotique de courte durée est généralement suffisant. Souvent, le médecin commencera ce traitement avant même de connaître les résultats de la culture bactérienne, afin d'éviter que l'infection ne s'aggrave et/ou pour soulager les symptômes douloureux. Il prescrira éventuellement un antibiotique plus spécifique lorsqu’il aura reçu les résultats du labo.

En cas de forte fièvre et d’autres symptômes invalidants, une hospitalisation peut être requise pour administrer un traitement plus énergique, tout en surveillant de près le patient.

Il est également recommandé de boire énormément d’eau et de ne pas se retenir d’aller aux toilettes.

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8. Que faire en cas de cystite à répétition (chronique) ?

  • Lorsqu'un jeune enfant souffre d’infections urinaires à répétition, des examens approfondis doivent être réalisés. Il pourrait s’agir d’une anomalie congénitale, comme par exemple un reflux urinaire. Normalement, les voies urinaires sont formées de telle sorte que la remontée de l'urine de la vessie vers les reins est impossible et que les voies urinaires supérieures (uretères et reins) restent à l'abri des infections. Cependant, chez certains enfants, un tel reflux est possible. Une intervention chirurgicale est alors nécessaire.
  • Chez les garçons, il peut s’agir d’un rétrécissement congénital du canal urinaire qui empêche d’évacuer toute l’urine. L’urine stagnante constitue dès lors un terrain propice aux bactéries.
  • Chez l'adolescent, les infections urinaires dites chroniques peuvent avoir plusieurs causes. Par exemple, lors d'une infection précédente, les bactéries peuvent ne pas avoir été complètement éradiquées parce que le traitement antibiotique a été arrêté trop tôt ou parce que l'antibiotique le plus approprié n'a pas été choisi.
  • Chez les femmes sexuellement actives, la muqueuse vaginale peut être colonisée par des bactéries, ce qui peut engendrer une contamination constante des voies urinaires. Un prolapsus de la vessie peut être la raison pour laquelle une partie de l'urine reste constamment dans la vessie, ce qui permet la prolifération des bactéries. En outre, des calculs rénaux et des problèmes des voies urinaires supérieures peuvent également être à l'origine d'infections répétées de la vessie.

Voir aussi l'article : Inflammation chronique de la vessie (syndrome de la vessie douloureuse) : symptômes et traitement

Il existe également une autre forme de cystite : la cystite interstitielle (CI). La confusion avec une infection urinaire est fréquente, surtout lorsque les symptômes commencent à peine à se manifester. Pourtant, les différences sont nombreuses. Une cystite est une inflammation de la paroi de la vessie causée par des bactéries. La cystite interstitielle commence de la même manière mais n'est pas causée par des bactéries. Les antibiotiques ne sont donc pas ou peu efficaces et la douleur s'aggrave lentement. L'inflammation de la vessie est beaucoup plus violente et provoque des douleurs au bas de l'abdomen ou à la sortie de l'urètre. On ne sait pas encore comment cette inflammation se produit. Ce qui est clair, c'est que la douleur disparaît temporairement après avoir uriné. Mais dès qu'il y a un peu d'urine dans la vessie, la douleur et l'envie d'uriner reviennent. C'est un cercle vicieux qui se poursuit jour et nuit. 

La cystite interstitielle peut s'aggraver lentement, mais s'améliore souvent au bout de trois à dix ans. On ne connait pas encore les causes de cette affection mais le système immunitaire est potentiellement en cause.

9. Comment éviter une infection urinaire ?

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  • Il faut avant tout boire suffisamment (1,5 à 2 litre d'eau par jour). Une vessie régulièrement remplie et vidée ne laisse que peu ou pas de chance aux bactéries de se fixer sur la paroi de la vessie.
  • Uriner régulièrement, avant d'aller dormir et après un rapport sexuels. Il est recommander de ne pas se retenir d’aller aux toilettes. 
  • Évitez les sprays, lingettes, gels douche ou autres produits de toilette intime. Ils dérèglent le pH naturel de la flore vaginale et facilitent ainsi la prolifération des bactéries.
  • Aux toilettes, il est recommandé de toujours s’essuyer d'avant en arrière afin d'empêcher les bactéries fécales de contaminer la vessie. 

Voir aussi l'article : Cystite : les conseils de prévention

10. Certaines tisanes sont-elles efficaces ?

On dénombre diverses sortes de thés aux herbes qui auraient un effet désinfectant et purifiant, comme le thé de myrtille, la tisane de bouleau ou la tisane à l’ortie blanche. Leur efficacité n’est pas prouvée scientifiquement. Par contre, le jus d’airelles (cranberries) semble offrir une protection contre les récidives.

Sources :
https://www.webmd.com
https://www.medicalnewstoday.com



Dernière mise à jour: juin 2023

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