Infections urinaires : plus de risques de cystites en été ?

Plus de 30% des femmes souffrent régulièrement de cystites. Selon certaines croyances, l'été serait une saison propice aux infections urinaires. Courez-vous réellement plus de risques d'attraper une cystite au retour des beaux jours ? Quels sont les facteurs aggravants en cette période ?

Bien qu'il existe peu de littérature scientifique relative au caractère saisonnier ou non des cystites, les chiffres récoltés dans le cadre de certaines études sont édifiants. En 2013, une étude sur la ventes d'antibiotiques pour le traitement des infections des voies urinaires apporte un bon éclairage sur la question. Cette enquête menée par une équipe de Sentinel Network dans sept pays différents constate une augmentation de 8 à 20% des vente de ces médicaments en été : « Cette étude, basée sur des indicateurs non cliniques précis, montre que les infections urinaires sont influencées par les saisons ».

Une autre étude (2015) basée sur des chiffres récoltés dans 400 régions urbaines des Etats-Unis durant 14 ans a montré que l'incidence des infections urinaires augmentait de 20 à 30 % lorsque les températures moyennes de la semaine précédente se situaient entre 25 et 30°. « Nos résultats indiquent que le temps plus chaud est un facteur de risque pour les infections urinaires ».

Voir aussi l'article : La cystite en 10 questions

Facteurs de risques de cystite associés aux mois d'été

La saison estivale et, en particulier, la hausse des températures sont une période durant laquelle les germes et les bactéries se développent plus facilement. La déshydratation est également un facteur favorisant l'apparition de cystite. Tout comme une activité sexuelle plus fréquente.

Plus de germes en été : la bactérie E. coli

Dans 70 à 80% des cas, la bactérie Escherichia coli (E. coli) est responsable de l'infection des voies urinaires. Les femmes sont plus souvent atteintes que les hommes. Leur anus est, en effet, très proche du vagin et des voies urinaires. De plus, leur urètre est beaucoup plus court. Par conséquent, toutes sortes de germes peuvent facilement migrer du rectum vers les voies urinaires.

L'influence de l'été ? Des recherches ont montré que les infections intestinales par E. coli étaient entre 12 et 35% fois plus fréquentes en été et se manifestaient principalement par une cystite.

Quelles précautions pouvez-vous prendre ?

• Le jus de canneberge (cranberry) est souvent associé à la prévention de la cystite. Il augmenterait l'acidité de l'urine et empêcherait ainsi les bactéries de se fixer à la muqueuse de la vessie. Mais cette théorie n’est pas défendue par tous, d’autant qu’il n’existe toujours pas de preuves scientifiques pour la confirmer.
• Un environnement humide et chaud et des vêtements serrés sont les conditions idéales pour le développement de bactéries, notamment E. coli. C'est pourquoi il est recommandé de ne pas rester trop longtemps dans un maillot mouillé, même si, ici non plus, il n’y a pas de preuve scientifique formelle.
• Étant donné qu’on transpire davantage en été, y compris au niveau des parties génitales, il est conseillé de porter un slip en tissu « respirant » (par exemple en coton) et des vêtements légers qui ne serrent pas. Pour la même raison, évitez de porter des protège-slips ou changez-les fréquemment.
• Une recommandation qui s'applique à toutes les saisons : quand vous allez aux toilettes, frottez-vous toujours de l’avant vers l’arrière afin de ne pas véhiculer de bactéries intestinales vers les voies urinaires.
  
  

Voir aussi l'article : Cystite : canneberge, lactobacillus et vitamine C

Les risques de cystite liés à la déshydratation

Pour bien vider et purifier votre vessie, vous devez boire suffisamment d’eau et uriner régulièrement. Les bactéries auront alors moins l'occasion de se fixer à la paroi de la vessie si elle est régulièrement remplie et vidée. Si vous ne buvez pas suffisamment et n’urinez pas assez, vous créez dans votre vessie un environnement propice au développement de bactéries.Selon certaines sources, un excès d'alcool, de sucres et de caféine pourrait être des éléments favorisants.

L'influence de l'été ? A des températures élevées, vous transpirez davantage, ce qui peut entraîner une légère déshydratation. Dans ce cas, vous urinez moins souvent, l’urine est plus concentrée et reste plus longtemps dans la vessie.

Quelles précautions pouvez-vous prendre ? 

• Buvez suffisamment d'eau (1,5 à 2 litres par jour en cas de températures élevées) pour bien rincer votre vessie et éliminer les bactéries avant qu'elles commencent à proliférer.
• Ne vous retenez pas d'uriner et videz toujours complètement votre vessie. La position idéale pour cela est de vous asseoir sur le siège des toilettes le dos bien droit, et de prendre votre temps.
  
  

Voir aussi l'article : Quelle quantité d’urine par jour et quand y a-t-il un problème ?

Plus de rapports sexuels au retour des beaux jours

Pendant un rapport sexuel, des bactéries peuvent pénétrer dans l'urètre de la femme via le pénis ou les doigts du partenaire, porteurs de germes (après un contact anal).

L'influence de l'été ? Les vacances et la relaxation totale sont le mélange idéal pour réveiller la libido. Une modification des habitudes sexuelles pendant les vacances d'été, comme une pénétration vaginale prolongée avec une lubrification insuffisante, un toucher vaginal ou anal pendant le rapport, ou l’utilisation d'un vibromasseur, peut augmenter le risque de cystite.

Quelles précautions pouvez-vous prendre ?  

• Le fait d'uriner immédiatement après un rapport sexuel permet l’évacuation des bactéries qui auraient pénétré dans l’urètre.
• Rafraîchissez vos parties intimes avant le rapport sexuel et limitez l'utilisation de savon, également pour votre hygiène intime quotidienne. Un vagin est auto-nettoyant et il nécessite seulement un bain à l'eau tiède. N'utilisez pas de spray ou de gel.
  
  

Voir aussi l'article : Couleur, odeur, clarté : que disent les urines sur notre santé ?

Sources : 
https://journals.plos.org
https://www.ncbi.nlm.nih.gov
https://www.ncbi.nlm.nih.gov
https://www.healthline.com

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