- dossierSARM : staphylocoque doré résistant à la méticilline (antibiotique)
- dossierSalmonelle, E. coli, H. pylori : les 13 infections bactériennes les plus fréquentes
- dossierManger du yaourt contre le stress, l'anxiété et la dépression ?
- dossierInfection urinaire chez l’homme: causes, symptômes et traitements
- dossierFaut-il laver le poulet avant de le cuire ?
Alzheimer : l'effet des bactéries intestinales
news Une association a été mise en évidence entre la composition du microbiote intestinal (flore intestinale) et l’apparition des plaques amyloïdes dans le cerveau, annonciatrices de la maladie d’Alzheimer.
Les plaques amyloïdes sont à l’origine des troubles neurodégénératifs caractéristiques d’Alzheimer. Depuis plusieurs années, la communauté scientifique soupçonne que des protéines produites par certaines bactéries intestinales pourraient modifier l’interaction entre le système immunitaire et le système nerveux, et ainsi déclencher la maladie. Une équipe italo-suisse (universités de Brescia et de Genève) confirme la pertinence de cette hypothèse.
Un cocktail de bactéries
Les chercheurs ont procédé sur des personnes âgées de 65 à 85 ans, dont une partie souffraient de la maladie d’Alzheimer ou d’une autre maladie neurodégénérative causant des problèmes de mémoire similaires, alors que les autres ne présentaient aucun trouble sur ce plan. Deux examens ont été réalisés : l’imagerie médicale (PET Scan), afin de mesurer les dépôts amyloïdes, et l’analyse de sang, afin de quantifier la présence de divers marqueurs de l’inflammation et de protéines produites par les bactéries intestinales.
Les auteurs indiquent : « Nos résultats sont sans appel : des produits bactériens du microbiote intestinal sont corrélés à la quantité de plaques amyloïdes dans le cerveau, et ceci par l’intermédiaire du système sanguin qui transporte jusqu’au cerveau certaines protéines des bactéries ». Ces travaux soutiennent donc l’association entre le microbiote intestinal et l’amylose cérébrale à travers un phénomène inflammatoire sanguin.
Les spécialistes vont à présent travailler à l’identification des bactéries qui entrent en jeu. Ils ont déjà pu constater que le microbiote des patients Alzheimer présente une diversité bactérienne réduite, avec la sur-représentation de certaines bactéries et la rareté d’autres. L’intérêt majeur de ces observations réside dans la perspective de stratégies protectrices par le biais, par exemple, de l’administration d’un « cocktail bactérien » ou de probiotiques afin de stimuler les « bonnes » bactéries intestinales.
Voir aussi l'article : Maladie d'Alzheimer : causes, symptômes, traitements