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Alzheimer : les pertes de mémoire, vraiment le meilleur indice ?
news Les troubles de la mémoire (amnésie) sont généralement considérés comme le symptôme caractéristique d’une suspicion de maladie d’Alzheimer. Pourtant, ce signal d’alarme serait relativement peu spécifique.
Premier point : il est évident que l’amnésie constitue une composante clé de la maladie d’Alzheimer et sa manifestation la plus importante. Cependant, la spécificité de ce symptôme a été mise en question par des travaux récents, qui s’interrogent sur son caractère prédictif. Pour dire les choses autrement : l’amnésie est-elle trop souvent considérée comme le symptôme le plus évident et le plus précoce de cette maladie, avec un risque d’erreur de diagnostic ?
Une pertinence limitée
Une équipe français (université de Lille) a examiné les données d’une centaine de patients depuis les premiers stades du déclin cognitif jusqu’à l’autopsie. Celle-ci a permis d’identifier formellement le type de démence dont ils souffraient : maladie d’Alzheimer, dégénérescence fronto-temporale, maladie à corps de Lévy ou encore lésions cérébro-vasculaires progressives.
Le résultat montre d’abord qu’un tiers des patients avec une maladie d’Alzheimer pure ou mixte n’avaient pas de troubles de la mémoire lors de l’évaluation cognitive initiale. Ensuite, quasiment la moitié (45%) des patients non Alzheimer étaient quant à eux affectés par des problèmes de mémoire.
Cités par le site médical Egora, les chercheurs expliquent : « Notre étude confirme que le diagnostic fondé sur l’amnésie comme marqueur systématique de la maladie d’Alzheimer a une pertinence limitée. Il faudrait repenser la manière dont la maladie est diagnostiquée, afin de réduire l’errance diagnostique et la mauvaise orientation de certains patients, et d’améliorer la reconnaissance clinique et sociétale des autres maladies neurodégénératives ». Ce qui permet aussi de rappeler que le déclin de la mémoire avec l’âge qui avance est un phénomène naturel, et que des soucis occasionnels, même s’ils ne sont pas à négliger, ne doivent pas susciter une inquiétude démesurée.
Voir aussi l'article : Problèmes de mémoire : quand faut-il s'inquiéter ?