Paracétamol : très efficace, mais...
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Utilisé aux doses recommandées, le paracétamol est un antidouleur de choix. Mais le surdosage menace : chaque année, il cause la mort de nombreuses personnes.
Le paracétamol est de très loin l’antalgique le plus administré dans le monde. Pourtant, rappelle le Pr Serge Erlinger (Journal international de médecine), il présente une marge de sécurité relativement étroite, et à des doses trop élevées, il peut être à l’origine d’hépatites foudroyantes (inflammation du foie), potentiellement mortelles. Ainsi, chaque année, aux Etats-Unis, il est responsable de 500 décès, plus de 100.000 appels aux centres antipoisons, 50.000 admissions aux urgences et plus de 10.000 hospitalisations ; et ceci pour 139 millions de prescriptions, sans compter l’automédication (comme en Belgique ou en France, le médicament est en vente libre).
Le paracétamol s’inscrit comme la première cause d’hépatites fulminantes aux Etats-Unis et en Europe, et beaucoup sont dues à un surdosage lors de l’automédication. Une alternative consisterait en la mise au point d’une molécule proche, avec les mêmes vertus, sans la toxicité. « Quel formidable débouché pour un laboratoire qui trouverait cette pilule miracle ! », ajoute le Pr Erlinger (spécialiste en gastro-entérologie et en hépatologie). En attendant, il est important de rappeler les précautions d’emploi du paracétamol, à n’utiliser qu’aux doses (lors de chaque prise, respect des délais entre les prises, nombre de jours consécutifs…) recommandées par le fabricant, le médecin ou le pharmacien. Ajoutons que lorsque ces conditions d’utilisation sont respectées, la balance risques - bénéfices est (très) favorable au paracétamol en comparaison avec d’autres antidouleurs.